Formation de tissus parodontaux autour d'implants titane dans un nouveau modèle de chambre dentinaire - JPIO n° 4 du 01/11/2005
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 4 du 01/11/2005

 

Revue Scientifique Internationale - Recherche fondamentale

Implantologie

Yves Reigenwirtz   

(Strasbourg)

But de l'étude

Créer en périphérie des implants une interface proche de celui des dents naturelles, avec cément et ligament alvéolo-dentaire (LAD), voici l'ambitieux projet des auteurs de cette étude.

Matériels et méthodes

Des implants (Straumann) différents par leur état de surface (usiné, TPS ou TPS + SLA) sont placés dans des alvéoles de canines de 9 chiens après les avoir réduites d'une hauteur de 5 mm. De plus, une certaine hauteur de paroi...


But de l'étude

Créer en périphérie des implants une interface proche de celui des dents naturelles, avec cément et ligament alvéolo-dentaire (LAD), voici l'ambitieux projet des auteurs de cette étude.

Matériels et méthodes

Des implants (Straumann) différents par leur état de surface (usiné, TPS ou TPS + SLA) sont placés dans des alvéoles de canines de 9 chiens après les avoir réduites d'une hauteur de 5 mm. De plus, une certaine hauteur de paroi dentinaire des canines est conservée, de façon à en faire un manchon pour les implants ; enfin, des rainures verticales traversant ce bandeau dentinaire sont réalisées, afin de permettre le passage des cellules desmodontales, et de prévenir le passage des cellules osseuses. Une membrane (Bioguide) recouvrant la chambre ainsi créée ferme le site sous le lambeau. L'étude histologique est réalisée à 4 mois.

Résultats

L'analyse histologique montre la présence simultanée de nouveau cément, de type cellulaire, de fibres circulaires de collagène et d'os et ce, quel que soit le type d'implant étudié. Une couche de tissu conjonctif est systématiquement présente en périphérie de chaque implant, en l'absence de tissu osseux. Le cément cellulaire est présent autour d'un implant TPS et d'un implant SLA et sur les parois dentinaires de la chambre.

Conclusion

Cette étude montre la possibilité de créer un nouvel environnement parodontal en périphérie d'implants, là où n'existe habituellement qu'un contact os-implant, témoin de l'ostéo-intégration.

Commentaires

Aussi chaud que l'article de Schou (COIR, 1993) qui avait pu assurer la croissance de cellules de LAD à la surface de titane, ce papier confirme sans aucun doute ce que sera le futur de la discipline implantaire. La RTG permet en effet dans le domaine parodontal la régénération des tissus lésés du fait de la maladie parodontale ; les aménagements tissulaires, le génie génétique et d'autres techniques devraient permettre, dans la droite ligne de cette étude, d'assurer en périphérie d'implants une interface de type parodontal, avec cément et LAD. À la clef, une fonctionnalité physiologique (moyens de défense, harmonie des résiliences avec les dents naturelles, adaptation aux contraintes occlusales…) qui devrait améliorer encore (les taux de succès actuels nous en font douter un peu !) la pérennité des implants.