Revue Scientifique Internationale - Recherche fondamentale
Implantologie
(Strasbourg)
Créer en périphérie des implants une interface proche de celui des dents naturelles, avec cément et ligament alvéolo-dentaire (LAD), voici l'ambitieux projet des auteurs de cette étude.
Des implants (Straumann) différents par leur état de surface (usiné, TPS ou TPS + SLA) sont placés dans des alvéoles de canines de 9 chiens après les avoir réduites d'une hauteur de 5 mm. De plus, une certaine hauteur de paroi...
Créer en périphérie des implants une interface proche de celui des dents naturelles, avec cément et ligament alvéolo-dentaire (LAD), voici l'ambitieux projet des auteurs de cette étude.
Des implants (Straumann) différents par leur état de surface (usiné, TPS ou TPS + SLA) sont placés dans des alvéoles de canines de 9 chiens après les avoir réduites d'une hauteur de 5 mm. De plus, une certaine hauteur de paroi dentinaire des canines est conservée, de façon à en faire un manchon pour les implants ; enfin, des rainures verticales traversant ce bandeau dentinaire sont réalisées, afin de permettre le passage des cellules desmodontales, et de prévenir le passage des cellules osseuses. Une membrane (Bioguide) recouvrant la chambre ainsi créée ferme le site sous le lambeau. L'étude histologique est réalisée à 4 mois.
L'analyse histologique montre la présence simultanée de nouveau cément, de type cellulaire, de fibres circulaires de collagène et d'os et ce, quel que soit le type d'implant étudié. Une couche de tissu conjonctif est systématiquement présente en périphérie de chaque implant, en l'absence de tissu osseux. Le cément cellulaire est présent autour d'un implant TPS et d'un implant SLA et sur les parois dentinaires de la chambre.
Cette étude montre la possibilité de créer un nouvel environnement parodontal en périphérie d'implants, là où n'existe habituellement qu'un contact os-implant, témoin de l'ostéo-intégration.
Aussi chaud que l'article de Schou (COIR, 1993) qui avait pu assurer la croissance de cellules de LAD à la surface de titane, ce papier confirme sans aucun doute ce que sera le futur de la discipline implantaire. La RTG permet en effet dans le domaine parodontal la régénération des tissus lésés du fait de la maladie parodontale ; les aménagements tissulaires, le génie génétique et d'autres techniques devraient permettre, dans la droite ligne de cette étude, d'assurer en périphérie d'implants une interface de type parodontal, avec cément et LAD. À la clef, une fonctionnalité physiologique (moyens de défense, harmonie des résiliences avec les dents naturelles, adaptation aux contraintes occlusales…) qui devrait améliorer encore (les taux de succès actuels nous en font douter un peu !) la pérennité des implants.