Revue Scientifique Internationale - Recherche fondamentale
Implantologie
Cette étude a pour but de décrire les différentes étapes de la revascularisation des greffes osseuses autogènes en bloc, avec et sans utilisation de membranes en polytétrafluoroéthylène expansé (PTFE-e).
Trente rats vont subir une augmentation de crête mandibulaire par greffe osseuse autogène en onlay. Ils sont répartis en deux groupes (A et B) : la greffe est recouverte d'une membrane en PTFE-e dans le groupe B...
Cette étude a pour but de décrire les différentes étapes de la revascularisation des greffes osseuses autogènes en bloc, avec et sans utilisation de membranes en polytétrafluoroéthylène expansé (PTFE-e).
Trente rats vont subir une augmentation de crête mandibulaire par greffe osseuse autogène en onlay. Ils sont répartis en deux groupes (A et B) : la greffe est recouverte d'une membrane en PTFE-e dans le groupe B seulement. Les animaux sont respectivement sacrifiés par perfusion et les coupes histologiques sont réalisées à J0, puis 3, 7, 14 et 21 jours après la chirurgie.
Dès le troisième jour, on peut observer une néovascularisation en provenance du lit receveur dans le groupe A ; ce phénomène est plus discret mais présent dans le groupe B. Au bout de 7 jours, la revascularisation continue pour le groupe A, des capillaires sont issus non seulement du lit greffé mais aussi du tissu conjonctif recouvrant la greffe ; ceci n'est pas le cas pour le groupe B. À J14, le groupe A montre une pénétration de vaisseaux plus ou moins importante tout autour de la greffe. Pour le groupe B, les vaisseaux se situent essentiellement au niveau de l'interface lit receveur/greffe. Au bout de 21 jours, la revascularisation de greffe est presque complète dans le groupe A alors qu'elle ne concerne que la moitié des animaux dans le groupe B.
La revascularisation des greffons en bloc à chaque moment de l'étude est plus rapide et plus intense dans le groupe A (dépourvu de membrane en PTFE-e) que dans le groupe B. La présence d'une membrane semble donc ralentir la revascularisation.
Cette étude est intéressante, elle nous montre que l'utilisation d'une membrane en PTFE-e ralentit la revascularisation d'une greffe osseuse en onlay, facteur primordial dans la survie du greffon. Ceci nous amène à nous interroger sur l'intérêt de l'utilisation des membranes avec les risques d'exposition que cela comporte. En contrepartie, nous aurions souhaité une évaluation du taux de résorption des greffes à plus long terme (> 21 jours). En effet, une vascularisation plus importante apporte plus de médiateurs de l'inflammation et pourrait donc engendrer une plus grande résorption.