Clinic n° 07 du 01/07/2011

 

IDS 2011

INTRODUCTION

Énormes machines qui découpent des dizaines d’armatures dans un bloc de métal ou de zircone, possibilité pour un praticien seul de fabriquer un bridge tout céramique au cabinet : en prothèse, la robotique s’installe partout.

L’IDS est depuis longtemps le temple de la prothèse conçue et réalisée par ordinateur. Cette année, un pavillon entier lui est consacré. Qu’il s’agisse d’armatures en zircone, de chapes et couronnes métalliques ou de prothèses entièrement en céramique, d’énormes machines peuvent découper plusieurs dizaines d’éléments (65) dans de gros disques de matière en quelques minutes.

La plupart des fournisseurs de zircone sont étrangers, mais j’ai découvert une petite société française, Zircone-Tech (66), qui, selon son directeur, offre un rapport qualité/prix tout à fait concurrentiel (www.zirconetech2.com)

3M ESPE annonce la Lava Plus, une nouvelle zircone plus translucide pour les armatures de la marque. Sirona a été un précurseur en prothèse CFAO. Son Cerec(r) (67) s’améliore d’année en année, notamment au niveau du logiciel. Il peut aujourd’hui enregistrer les rapports occlusaux en scannant latéralement les dents en intercuspidie. Si l’on excepte l’E4D américain commercialisé aux États-Unis, c’est le seul système permettant à des chirurgiens-dentistes de réaliser des prothèses conjointes de A à Z dans leur cabinet. Les deux principaux fournisseurs de blocs pour le fraisage sont Ivoclar Vivadent, avec notamment l’E-max hautement translucide et des résines composites pour éléments provisoires, et la société Vita, bien connue pour ses céramiques. Cette dernière présente, cette année, un concept tout à fait révolutionnaire. Le Cerec(r) permet de réaliser des éléments unitaires extrêmement solides. Mais jusqu’à maintenant, les prothèses de plusieurs éléments restaient hors de sa portée, car aucun matériau esthétique usinable n’avait une résistance mécanique suffisante pour cela. Seules les armatures de zircone pouvaient servir de base à des bridges, la stratification de la céramique cosmétique restant une opération manuelle. Tout change avec la Rapid Layer Technology (68). La partie cosmétique est entièrement fraisée dans un second bloc de céramique esthétique. L’ordinateur calcule sa forme pour qu’elle s’adapte parfaitement sur l’armature de zircone qui vient d’être préparée. L’assemblage des deux pièces se fait par collage à l’aide de résine Panavia ou de composite de collage RelyX™ Unicem (3M ESPE). Selon la société Vita, ce procédé offre une fiabilité incomparable en termes de résistance.

La plupart des éléments obtenus par CFAO nécessitent un maquillage et un glaçage avant la mise en bouche. VITA commercialise deux fours de taille réduite, qui peuvent être pilotés par la même unité informatique. L’un sert à sintériser la zircone, l’autre au maquillage des éléments cosmétiques. Naturellement, ces deux appareils peuvent être acquis séparément.

Pour les éléments unitaires entièrement en céramique, le même fabricant propose des Vitablocs RealLife(r) à gradient de teinte : on peut ainsi, en calculant la position du bloc par rapport à la situation et la forme de la prothèse à réaliser, obtenir un rendu esthétique optimal, avec un bord libre translucide et une zone cervicale saturée.

Son nouveau Vita Easyshade Advance (69). tout de rose vêtu, qui analyse la couleur des dents, est doté des mêmes fonctionnalités que le modèle précédent mais affiche également les références des blocs à choisir selon la teinte enregistrée (http://www.vitazahnfabrik.com/home/fr_FR/)

Tendances

Les prothèses conjointes conçues et réalisées par ordinateur se multiplient de plus en plus. Il s’agit aussi bien de couronnes en céramique ou chrome-cobalt que de chapes en zircone ou métal pour éléments unitaires ou bridges. De grosses machines usinent en une seule fois de grandes quantités de pièces à partir de disques de matière première. Depuis la conception des armatures jusqu’au résultat final, tout est piloté par informatique. Seul le maquillage final avant la mise en bouche est réalisé à la main.

Au cabinet dentaire, les praticiens peuvent désormais concevoir et fabriquer de A à Z la majorité de leurs prothèses conjointes, qu’il s’agisse d’inlays, d’onlays, de facettes, de couronnes et même de bridges. Les prothèses plurales étaient jusqu’ici impossibles à réaliser à partir de blocs de céramique esthétique, trop fragiles. Seuls les éléments en zircone recouverts de céramique élaborée à la main pouvaient supporter les charges occlusales sans se rompre. Un procédé nouveau développé par Vita permet, grâce au système Cerec(r) (Sirona), d’usiner des armatures en zircone, de les sintériser dans un four puis d’y agréger par collage une série de coiffes cosmétiques en céramique esthétique, elles aussi usinées par fraisage à partir d’une empreinte optique enregistrée au fauteuil.