Implications immunogénétiques dans la pathogénie des parodontites d'apparition précoce - JPIO n° 4 du 01/11/1998
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 4 du 01/11/1998

 

Articles

Agnès GRANDEMENGE *   Cécile ARNOULD **   Philippe JONVEAUX ***   Neal MILLER ****   Jacques PENAUD *****  


*Service de parodontologie,
Faculté de Chirurgie dentaire, Nancy
**Laboratoire de Génétique,
CHU Brabois, Vandœvre-lès-Nancy
***Laboratoire de Génétique,
CHU Brabois, Vandœvre-lès-Nancy
****Service de parodontologie,
Faculté de Chirurgie dentaire, Nancy
*****Service de parodontologie,
Faculté de Chirurgie dentaire, Nancy

Résumé

Les parodontites précoces se traduisent par une destruction tissulaire prématurée. La présence des bactéries pathogènes ne suffit pas pour expliquer la pathogénie des parodontopathies. Une immunodéficience sous le contrôle de facteurs génétiques s'avère nécessaire pour offrir une opportunité d'invasion à ces micro-organismes. Les études réalisées jusqu'alors permettent d'observer un phénotype hétérogène. La recherche de loci pathologiques est d'un intérêt considérable puisqu'elle contribuera à une meilleure compréhension de la physiopathologie. Le clonage fonctionnel et le clonage positionnel, deux profils de recherche, permettent d'approcher les différents gènes responsables. Des gènes candidats majeurs et modifiants sont ainsi proposés. Les parodontites précoces semblent constituer un groupe de maladies multifactorielles au cours desquelles des anomalies immunogénétiques correspondraient à des sous-formes précises.

Summary

Early onset periodontitis produces pramature periodontal breakdown. The presence of pathogenic bacteria in itself is insufficient to iniate the pathogenic mechanism. An immunologic disoder is necessary to enable microbial invasion. Genetic factors control these immune defects. Current studies demonstrate phenotipical hetergenicty. The search for pathological loci is particulaly interesting since it helps understand physiopathology. Functional cloning and positional cloning are two different research approaches in the detection of different genes implicated in the process. Major condidates and modifying genes are proposed here. Early onset periodontitis seems to be a group of multifactorial diseases with some immunogenetic anomalies producing precise sub groups.

Key words

Early onset periodontitis, genetics, localization of genomes, immuno-genetics

Introduction

Les parodontites d'apparition précoce (PAP) nécessitent une attention particulière, d'une part parce qu'elles se définissent en tant qu'entité clinique, d'autre part parce qu'une éventuelle prédisposition familiale nourrit l'espoir de pouvoir identifier les sujets à risque.

Trois formes sont classées en 1989 en fonction de l'âge d'apparition (Rees et Kinane, 1993) : les parodontites prépubertaires (PP), les parodontites juvéniles (PJ) et la parodontite à progression rapide (PPR). Ces atteintes, qu'elles soient de forme localisées ou généralisées, présentent une destruction parodontale sévère sous forme d'alvéolyse verticale. Les relations qui existent entre elles ne sont pas clairement définies et le chemin par lequel elles progressent reste obscur (Lopez, 1992). En plus, il existe des débats pour savoir si les destructions généralisée et localisée constituent deux formes distinctes ou s'il s'agit d'une expression plus ou moins retardée et sévère d'un processus pathologique unique (Boughman et coll., 1988b). Une image de complexité et vraisemblablement d'hétérogénéité émerge des études, ce qui expliquerait une interprétation difficile de ces dernières.

Connaître les variations génétiques impliquées dans les maladies devrait permettre de mieux comprendre les mécanismes, les prévenir, ou les guérir (Cohen, 1993). A l'aube du troisième millénaire, il se préfigure une médecine où la notion de " terrain " et de " prédisposition " individuelle ou familiale trouve un substrat moléculaire identifiable (Kaplan, 1993). Détecter les sujets susceptibles permettrait de mettre en œuvre un traitement prophylactique approprié.

Étiopathogénie

Une infection

L'issue pathologique dépend d'interactions qui existent entre l'invasion bactérienne et la réponse de l'hôte. La plaque bactérienne constitue le premier agent étiologique des PAP. Ainsi la présence des Actinobacillus actinomycetemcomitans (Aa) et des Porphyromonas gingivalis (Pg), bactéries anaérobies Gram-, constituent la cause infectieuse respective des PJ (Sbordone et coll., 1990 ; Boughman et coll., 1988b et des PPR (Genco et coll., 1986).

Déficiences immunitaires

La destruction tissulaire n'est pas en rapport avec la quantité et la qualité de la plaque bactérienne, suggérant une susceptibilité de l'hôte. La présence de ces bactéries parodontopathiques n'est donc pas suffisante pour expliquer la pathogénie des PAP (Boughman et coll., 1992). Un déficit fonctionnel des polynucléaires neutrophiles est associé à une prédisposition de l'hôte à la maladie parodontale. Des sujets présentant des dysfonctions leucocytaires sévères telles que la neutropénie cyclique, le syndrome de Down ou la maladie de Chédiak-Higashi sont prédisposés à une parodontite sévère et évolutive. Des anomalies dans la première lignée de défense du parodonte accentuent la destruction tissulaire. Cependant, les réponses de l'hôte sont multiples et les anomalies peuvent être observées à chaque niveau.

Notion de terrain

La théorie décrivant l'influence du génotype dans les maladies infectieuses n'est pas récente. Dès le XIXe siècle, il a été reconnu que des facteurs propres à l'individu influençent la capacité de celui-ci à élaborer une réponse adéquate face aux agents externes : c'est la notion de terrain. Puis on a compris que des facteurs génétiques déterminent la capacité d'un individu à répondre à des antigènes étrangers, et que les gènes du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) jouent un rôle majeur dans la réponse immunitaire. Le rôle du génome est donc incontestable dans l'apparition de pathologies liées à des réponses immunitaires inadéquates. Des rapports récents visant à mettre au jour la contribution génotypique sont considérés sous trois rubriques : les études de famille et de population, l'association des parodontites précoces avec des marqueurs génétiques connus et leur présence dans des maladies héréditaires (Sofaer, 1990). Même si on postule la possibilité d'une transmission bactérienne transversale (Meyer et Huynh, 1991), la présence de cas familiaux répertoriés dans la littérature (Spektor et coll., 1985 ; Boughman et coll., 1990) avec une symptomatologie plus ou moins riche oriente le diagnostic vers une maladie à composante génétique, d'où l'importance de l'enquête familiale consignée sous forme d'un arbre généalogique.

Le travail qui répertorie les facteurs étiologiques génétiques et environnementaux met en évidence une hétérogénéité et un groupe variable de désordres, ce qui complique fortement l'analyse génétique.

Deux profils de recherche permettent de cartographier un gène : le clonage fonctionnel et le clonage positionnel (fig. 1). Dans le clonage fonctionnel, l'isolement d'un gène passe obligatoirement par l'identification préalable et la caractérisation de sa protéine ; ce qui permet de construire des sondes oligonucléotidiques à partir de la séquence polypeptidique identifiée. Dans le clonage positionnel, on arrive au contraire directement au gène en recherchant une liaison génétique entre le locus anormal et une balise connue du génome humain. Il est ainsi possible de rechercher une hétérogénéité génétique.

Génétique et PAP : état des connaissances

Hétérogénéité phénotypique

Les études réalisées font observer une variabilité des caractères phénotypiques.

Immunodéficience cellulaire : des dysfonctions leucocytaires

Les polynucléaires neutrophiles (PMN) déploient une complexité de réponses sous l'action de stimuli différents : la mobilité, l'adhésion, le chimiotactisme, la phagocytose, la bactéricidie et la digestion (fig. 2). Un défaut fonctionnel, quel que soit le niveau d'activité, se traduit par un risque de parodontite.

Défaut d'adhésion

La parodontite prépubertaire généralisée est identifiée comme la manifestation buccale du défaut d'adhésion leucocytaire (LAD) (Watanabe, 1990 ; Yoshida-Minami et coll., 1995). Les leucocytes interagissent avec les cellules endothéliales grâce à des glycoprotéines membranaires LFA-1 (Lymphocyte Function Associated), Mac-1 (Membrane Attack Complex) et p150,95, pour circuler vers les tissus extra-vasculaires et générer ainsi une réponse immunitaire et inflammatoire (Patarroyo et coll., 1990). Ces molécules sont désignés par CD11/CD18 avec les chaînes a distinctes CD11 et la chaîne b commune CD18 (Arnaout, 1990). Deux phénotypes sont définis par la quantité d'antigènes exprimés. Dans la forme sévère, l'expression de CD11/CD18 est quasiment absente et dans la forme modérée, une protection relative persiste puisque l'expression détectable est juste réduite (Anderson et coll., 1985 ; Wilton, 1991). L'expression des glycoprotéines d'adhésion et la sévérité des dysfonctions leucocytaires associées à des manifestations pathologiques sont étroitement liées (Anderson et coll., 1985). Un défaut structural de CD18 se traduit par un déficit fonctionnel suivi d'une leucocytose. L'inflammation est de ce fait fortement accentuée et l'infection devient sévère et récurrente.

Ces phénotypes correspondent vraisemblablement à des mutations géniques indépendantes de la sous-unité b. L'anomalie constitutionnelle de b semble être limitée aux parodontites prépubertaires généralisées (Watanabe, 1990). Murayama et coll. (1994) observent que des sujets atteints de parodontite juvénile ont également une expression CD11/CD18 réduite tout en ayant une adhésion leucocytaire fonctionnelle. Le phénotype interfère avec le fait que le patient soit homozygote ou hétérozygote. Les homozygotes expriment un taux d'antigènes très réduit et souffrent d'infections récurrentes, nécrotiques, avec formation purulente, associées à une agranulocytose constante. Les hétérozygotes, quant à eux, expriment 50 % de ces molécules et la fonction leucocytaire reste de ce fait normale (Sofaer, 1990). L'hétérozygotie est observée chez les parents des sujets souffrant de LAD (Waldrop et coll., 1987).

Défauts chimiotactiques

Sur 10 analyses (1977-1985), 70 % des patients atteints de PJL présentent une dysfonction chimiotactique de leurs PMN (Genco et coll., 1986), même si le cytosquelette reste fonctionnel. Une hyposensibilité cellulaire à des agents chimiotactiques est observée in vitro. Ceci résulte d'une réduction significative de la liaison de fMLP (N-formyl-méthionyl-leucyl phénylalanine, peptides synthétiques de structure analogue aux substances bactériennes) et du facteur du complément C5a avec les récepteurs cellulaires spécifiques (van Dyke et coll., 1983 ; Mattout et coll., 1990). Perez et coll. (1991) et De Nardin (1996) suggèrent qu'une altération de la structure moléculaire des récepteurs spécifiques FPR (formyl peptide receptor), de l'interleukine 8 (Il8RA) et de C5a est possible. Larjava et coll. (1984) pencheraient plus pour la possibilité d'une dysfonction au niveau d'un mécanisme régulateur du nombre de sites de liaison. Des études de génétique moléculaire permettront de préciser ou d'éliminer l'implication de ces molécules dans la pathogénie.

La chimiotaxie se présente dans la littérature comme un caractère phénotypique inconstant. Les différences peuvent être attribuées à des variations techniques (Kinane et coll., 1989), à une pénétrance incomplète (Hart, 1996) ou à des influences raciales (Schenkein et coll., 1991). Ces variations présentent un dilemme dans l'interprétation des études surtout lorsque les groupes sont hétérogènes ou lorsque la démographie de ceux-ci n'est pas spécifiée. Il est possible que la PAP ne soit pas une pathologie spécifiquement liée à une dysfonction leucocytaire. van Dyke et coll. (1985) définissent la PJL comme étant une entité clinique distincte avec des caractères phénotypiques spécifiques sous-entendant un contrôle génétique unique. Il reste néanmoins difficile de la définir comme étant une maladie reconnue en tant que telle sachant qu'elle coexiste au sein de familles avec d'autres formes précoces (Spektor et coll., 1985). Par ailleurs, d'autres formes peuvent présenter cette dysfonction même si la prévalence reste faible.

D'autres anomalies fonctionnelles des PMN sont observées au niveau de la phagocytose et du métabolisme oxydatif par une réduction de la production des anions superoxydes (Mattout et coll., 1990 ; Nishimura et coll., 1990). Or une modification de l'activité de la DAG Kinase (Diacyl Glycerol Kinase), enzyme de régulation qui intervient dans la transduction du message cellulaire, se traduit par une dysfonction de chimiotactisme, de phagocytose et du métabolisme oxydatif (Hart et coll., 1994). Une anomalie génétique au niveau de cette molécule pourrait expliquer la présence de ces dysfonctions leucocytaires. Des études de génétique moléculaire sont actuellement en cours (Champagne et coll., 1993).

Immunodéficience humorale

L'immunoglobuline IgG2 est la sous-classe prédominante d'anticorps anti-Aa dans la parodontite juvénile localisée (Wilson et Hamilton, 1992) et anti-Pg dans la parodontite à progression rapide (Whitney et coll., 1992). L'IgG2 réagit avec l'antigène immunodominant des bactéries Gram- du parodonte. Cette concentration sérique est augmentée d'environ 30 à 40 % chez les patients atteints de PJL, ce qui se traduirait par une hyperactivité face aux antigènes bactériens (Lu et coll., 1994). La prédominance excessive d'IgG2 semble être un facteur de risque peut-être parce qu'elle peut interférer avec l'opsonisation de la bactérie par une autre sous-classe d'Ig. Tew et coll. (1996), quant à eux, suggèrent que la concentration importante en IgG2 anti-Aa joue un rôle en limitant l'extension et la sévérité de la maladie.

Une réponse affaiblie en IgG2 anti-Aa dans la PJL et anti-Pg dans la PPR se traduit par une aggravation de la destruction parodontale (Whitney et coll., 1992 ; Wilson et Hamilton, 1992). Wilson et Kalmar (1996) suggèrent que le risque de développer une PJL chez les noirs africains se définit par une tendance naturelle vers la synthèse préférentielle d'IgG2 anti-Aa associée à une forte prévalence de l'allotype R131 des récepteurs membranaires qui assurent la liaison des anticorps. Seuls les homozygotes pour l'allèle R131 présentent une forte susceptibilité à la parodontite. L'utilisation de sondes oligonucléotidiques spécifiques des variations bialléliques R131 et H131 sont en cours pour tester cette hypothèse.

Spécificités d'antigènes d'histocompatibilité leucocytaire (HLA)

Des antigènes du CMH sont associés à la résistance et à la susceptibilité de l'hôte pour l'atteinte parodontale (Mc Kusik et Victor, 1992). Des études indépendantes ont révélé une association statistiquement significative entre les antigènes HLA-A9 (Sofaer, 1990 ; Wilton, 1991) et la PJ et PPR, ainsi qu'entre HLA B15 et la PJ (Cullinan et coll., 1980). Shapira et coll. (1994 précisent que les antigènes HLA-A9 et HLA-B15 sont en quantité significativement plus élevée chez les patients présentant une atteinte généralisée. Une relation est observée entre la classe II du complexe majeur d'histocompatibilité et la susceptibilité à la PAP au cours de la réponse lymphocytaire, en particulier HLA-DR4 (Engel, 1996). Ces recherches sont intéressantes en vue d'une ressemblance entre les mécanismes de la polyarthrite rhumatoïde (forte spécificité HLA-DR4) et la maladie parodontale, d'autant plus que ces deux pathologies correspondent à une réponse inflammatoire persistante cellulaire et humorale au sein des tissus conjonctif et osseux. En outre, Shapira et coll. (1994b) observent chez une même femme atteinte de parodontite prépubertaire à dix ans, juvénile à treize ans et à progression rapide à vingt-neuf ans une production élevée en TNFα, médiateur de l'inflammation qui joue un rôle potentiel dans la résorption osseuse associée à l'haplotype HLA-DR4. La relation entre la maladie parodontale, l'hypersécrétion TNFα et le phénotype HLA est intéressante pour des investigations futures. Des précautions sont à prendre au sujet des interprétations de nombreuses études réalisées précédemment car la prévalence HLA varie avec les groupes ethniques (Shapira et coll., 1994b) et les différentes formes de parodontites précoces. Le complexe majeur d'histocompatibilité joue certainement un rôle critique modulateur dans les réactions immunitaires.

En conclusion, le phénotype des parodontites précoces est hétérogène avec un large assortiment de manifestations biologiques. Aucun lien direct n'est trouvé entre un caractère phénotypique et une parodontite précoce. Le temps est peut-être venu pour les parodontites précoces d'être définies en des termes biologiques variables, d'être identifiées au sein de petits groupes distincts homogènes, moins qu'en des termes de classification clinique. Autrement dit, il existerait des sous-formes jusqu'alors méconnues ou mal définies. Par ailleurs, les phénotypes les plus discrets peuvent échapper au diagnostic, et la conséquence de ceux-ci, en termes d'information génétique, est extrêmement importante. L'étude du génotype, corrélé aux phénotypes biologiques, risque de modifier leur définition et leur classification en contribuant à la compréhension de la pathogénie.

Hétérogénéité génotypique

Jusqu'à l'avènement des techniques moléculaires, la cartographie du génome humain progressait lentement. La méthodologie de la génétique moléculaire a débloqué la situation. La cartographie permet de localiser les loci impliqués dans des pathologies monofactorielles à gène inconnu, mais également d'approcher les gènes prédisposant aux maladies polyfactorielles. Cette réalisation repose sur l'étude systématique de familles sélectionnées pour leur grand nombre de méioses sur plusieurs générations, répertoriées au Centre d'Étude des Polymorphismes et sur la constitution d'un arsenal de marqueurs régulièrement espacés au sein du génome humain (Kaplan et Delpech, 1993). Le clonage fonctionnel et le clonage positionnel permettent la localisation des gènes.

Clonage fonctionnel

Il y a peu de temps encore, l'isolement d'un gène passait obligatoirement par l'identification préalable et la caractérisation de sa protéine. Les phénotypes des parodontites précoces présentent des traits caractéristiques actuellement supposés ou connus.

Chromosome 21 : génotype LAD

La relation existante entre l'anomalie génétique et l'inaptitude de l'enfant à se défendre contre des bactéries buccales est établie. Le gène pathologique est localisé sur le chromosome 21 et plus précisément en 21q22.1 (Mc Kusik et Victor, 1992), région chromosomique critique qui implique des gènes responsables de la plupart des symptômes majeurs du syndrome de Down (Trisomie 21). C'est pourquoi la PAP est un des aspects cliniques de cette maladie génétique. Katsuragi et coll. (1994) déterminent les bases moléculaires du défaut d'adhésion leucocytaire des PAP à partir de l'analyse quantitative et qualitative de l'ARNm. Chez les patients atteints de parodontite prépubertaire généralisée, la mutation génique correspond à l'insertion de bases nucléotidiques dans la région hautement conservée de la chaîne b, anomalie de séquence qui n'est pas retrouvée dans la parodontite juvénile localisée.

Chromosomes 19 et 2 : localisation des gènes codant pour des récepteurs chimiotactiques

Plusieurs auteurs avancent la possibilité d'une anomalie structurale d'origine génétique des récepteurs FPR et Il8RA (De Nardin, 1996) des PMN. Le gène codant FPR est cartographié sur le chromosome 19 (Ozcelik et coll., 1991). Des recherches sont en cours pour élucider cette étiologie, d'autant plus qu'une anomalie structurale de FPR se traduit certes par une dysfonction du comportement chimiotactique mais également de la phagocytose et de la production des anions superoxydes. De Nardin suggère en outre une altération possible de la structure moléculaire des récepteurs spécifiques de l'interleukine 8. Ozcelik et coll. (1991) localisent le gène de ce récepteur parallèlement à celui de FPR sur le chromosome 2.

Perspectives : gène codant pour la DAG Kinase

Il est possible qu'une anomalie du gène codant pour cette molécule soit directement impliquée. L'activité modifiée de la protéine résulterait d'une anomalie génétique de la molécule (Hart et coll., 1994 ; De Nardin, 1996). Ce gène n'est pas actuellement localisé mais des recherches sont en cours (Champagne et coll., 1993). Il existerait également des défauts moléculaires dans la régulation de la réponse chimiotactique en particulier au niveau de GP110. Il peut s'agir d'une autre forme de PAP impliquant un locus morbide distinct dont la mutation génique mènerait aux mêmes caractères cliniques et radiographiques. Crowley et coll. (1980) précisent que ce défaut résulterait d'une transmission liée au chromosome sexuel X.

Clonage positionnel

Depuis quelques années, de nombreux gènes impliqués dans des maladies héréditaires, tant monogéniques (mucoviscidose, chorée de Huntington) que multifactorielles (obésité, cancer du sein), ont pu être identifiés grâce au clonage positionnel. Cette démarche de génétique inverse est indispensable compte tenu de la variabilité phénotypique et de l'absence de caractère pathognomonique des PAP. Elle permet en plus la recherche d'une hétérogénéité génétique.

Chromosome 4 : génotype PJL

Il existe au moins un gène qui prédispose spécifiquement au développement de la parodontite juvénile (Boughman et coll., 1986). L'investigation génétique d'un large nombre de patients permet de révéler l'existence d'une délétion interstitielle dans la région 4q11.13. Des analyses de liaison génétique au sein d'une même famille dans laquelle coexistent la dentinogenèse imparfaite, maladie à gène connu, et la PJL ont permis de mettre en évidence une proximité génétique de ces deux gènes respectifs sur le chromosome 4 ; ces gènes sont liés génétiquement. Des données statistiques ultérieures suggèrent qu'il existe deux voire plusieurs formes non liées à la région 4q12-q13 (Hart et coll., 1993), autrement dit elles ne soutiennent pas l'hypothèse d'un gène majeur et unique.

Chromosome 6 : génotype HLA

Il existe manifestement une corrélation étroite entre des spécificités HLA et la destruction parodontale précoce. Le clonage des trois classes du système HLA et la cartographie des trois mégabases qu'ils occupent sur le bras court du chromosome 6 donnent un éclairage nouveau à toutes les pathologies associées au complexe majeur d'histocompatibilité, qui jouerait un rôle, certes secondaire, mais vraisemblable, par la possibilité d'une modulation de la défense immunitaire. Une relation est mise en évidence entre l'hypersécrétion de TNFα par les monocytes, le phénotype HLA-DR4 et la pathologie du parodonte (Shapira et coll., 1994b). Comme le gène codant pour TNFα est cartographié en 6p21.3-p21.1, il est situé dans le CMH, entre C2 de classe III et HLA-B de classe I (Mc Kusik et Victor, 1992) (fig. 3). Dans ce cas, le chromosome 6 serait également impliqué dans l'atteinte parodontale.

Parodontites précoces et maladies systémiques

Un certain nombre de maladies génétiques semblent, indépendamment les unes des autres, faire le lit de la parodontite précoce (PAP). Il est possible que les gènes morbides soient directement ou indirectement impliqués dans la pathogénie de ces destructions ou bien seulement liés génétiquement, ce qui correspondrait à une localisation au niveau de la même aire chromosomique. Des analyses de liaison doivent donc être envisagées pour rechercher des gènes suspectés en rapport avec certaines maladies systémiques et syndromes monogéniques. Les désordres héréditaires prédisposant aux PAP, dont le locus est cartographié pour certains d'entre eux, sont en particulier l'hypophosphatasie, le syndrome de Chédiak-Higashi, le syndrome de Down et la neutropénie cyclique.

Plusieurs gènes candidats

Différents modes de transmission des caractères phénotypiques sont envisagés : dominant lié au chromosome X (Fretwell et coll., 1982), autosomique (Marazita et coll., 1994) récessif (Boughman et coll., 1988a) ou dominant (Boughman et coll., 1986). Beaty et coll. (1987) précisent que le modèle récessif n'est pas plus probable que le modèle autosomal. Plusieurs modes de transmission sont donc possibles (Hart et coll., 1994). Il n'existe donc pas un seul gène majeur responsable.

La PAP présente de multiples sous-formes probablement dues à des profils immunologiques différents, mais avec un phénotype clinique commun. Le problème demeure complexe car l'hétérogénéité génétique est insoupçonnable sur le plan clinique et le discernement d'un modèle héréditaire est gêné par le critère limité de diagnostic. Bien que plusieurs gènes candidats soient proposés dans cet exposé, leur expression les uns par rapport aux autres, ainsi que le lien qui existe entre les différentes sous-formes restent actuellement à déterminer.

Plusieurs gènes peuvent concourir simultanément au déterminisme pathologique des PAP : on parlera de polygénisme. La destruction parodontale peut être aussi le résultat d'une anomalie d'un gène parmi plusieurs candidats ; on parlera de pathologie non allélique. Ainsi, chaque locus morbide correspondrait à une sous-forme spécifique des PAP, pouvant être impliqué à la fois dans les trois groupes différenciés dans la classification de 1989.

Des gènes majeurs semblent être responsables directement dans la susceptibilité immunogénétique, et des gènes modifiants influenceraient seulement l'expression clinique, ce qui expliquerait la présence de formes localisées ou généralisées (Hart, 1996).

Conclusion

Les parodontites précoces sont des pathologies parodontales sévères, d'atteinte familiale. La destruction du parodonte intervient tôt. Même si trois formes sont décrites, la distinction entre elles reste obscure. L'issue de ces pathologie dépend des interactions qui existent entre les bactéries parodontopathiques et la réponse de l'hôte. La présence de ces micro-organismes n'est pas suffisante pour expliquer la pathogénie. En effet, la destruction tissulaire prématurée est la conséquence d'une rupture de l'équilibre établi entre l'agresseur et la défense de l'organisme. Toute déficience du système immunitaire offre une opportunité d'attaque aux bactéries pathogènes du parodonte.

L'importance des déterminants génétiques dans la destruction du parodonte est soulignée dans cet article. La localisation des gènes pathologiques est d'un intérêt considérable, puisque cette recherche nous donnera une meilleure compréhension de la physiopathologie des parodontites précoces voire de toute la gamme des maladies parodontales.

Une hétérogénéité génétique émerge de cet exposé. Plusieurs gènes majeurs ou modifiants y sont proposés, ce qui expliquerait la variabilité du phénotype clinique. Plusieurs anomalies immunogénétiques peuvent conduire ainsi à une même expression clinique. Les parodontites précoces constituent donc un groupe de maladies hétérogènes. Ces parodontites précoces rejoignent les maladies qui postulent un modèle multifactoriel dans lequel un certain nombre de gènes impliqués dans la prédisposition du sujet à la maladie interagissent avec les facteurs de l'environnement. L'identification des facteurs de risque de cette maladie complexe présentera un impact très large dans les soins bucco-dentaires, en particulier dans le cadre de la prévention, du diagnostic et du traitement. Les particularités de la génétique médicale tiennent au fait que cette dernière concerne non seulement l'individu affecté, mais également les membres de sa famille, qu'elle apporte au praticien un argument pour affirmer ou infirmer le diagnostic, qu'elle offre un outil majeur de compréhension et qu'elle permettra dans l'avenir, grâce à la connaissance des gènes impliqués, de fabriquer des médicaments reconstituants, la thérapie génique restant encore une voie de traitement en cours de recherche.

Demande de tirés à part

N. MILLER, Faculté de Chirurgie dentaire, Département de Parodontologie, rue du Dr-Heydenreich, BP 34, 54012 NANCY Cedex - FRANCE.

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