« Les dysfonctionnements de l'appareil manducateur : invalidants et fréquents » - Clinic n° 4 du 01/04/1999
 

Clinic n° 4 du 01/04/1999

 

VIE PROFESSIONNELLE

LECTURES D'AILLEURS

Bruno GARNIER  

Les auteurs, connus pour leurs précédentes publications sur les dysfonctionnements de l'ATM, proposent un article concis faisant le point sur cette question.

Les rappels physiopathologiques sont conformes à la pensée des auteurs, déjà largement développée dans leur ouvrage très complet. Tout au plus peut-on préciser que, contrairement à ce qui est écrit, le facteur occlusal ne peut être mis en cause de façon univoque, pas plus d'ailleurs que le facteur parafonctionnel,...


Les auteurs, connus pour leurs précédentes publications sur les dysfonctionnements de l'ATM, proposent un article concis faisant le point sur cette question.

Les rappels physiopathologiques sont conformes à la pensée des auteurs, déjà largement développée dans leur ouvrage très complet. Tout au plus peut-on préciser que, contrairement à ce qui est écrit, le facteur occlusal ne peut être mis en cause de façon univoque, pas plus d'ailleurs que le facteur parafonctionnel, ainsi que le montrent les études épidémiologiques. Par contre, on ne peut souscrire aux interprétations fonctionnelles qui sont faites à la suite de la description de « l'appareil tenseur du disque », particulièrement en ce qui concerne le spasme. Faut-il rappeler que le spasme, qui concerne essentiellement la musculature lisse, se caractérise par des mouvements involontaires brusques et non contrôlés, s'accompagnant de lésions nerveuses graves ?

Il est préférable de parler de contracture de protection ou de réflexe d'éclissage. La description de tous les signes fonctionnels en cascade, dus à « la diffusion progressive du spasme aux muscles voisins », avec retentissement sur la posture, qui elle-même entretiendrait la modification de posture mandibulaire nous semble être un raccourci saisissant sur l'interprétation de la physiopathologie.

L'épidémiologie est peu développée, notamment en ce qui concerne les motifs de consultation. La description de la symptomatologie est complète et atteint parfaitement le but d'un tel article qui est de sensibiliser des praticiens peu familiers de ces pathologies. Dans les examens paracliniques, nous sommes d'accord avec les auteurs qui estiment que seul le cliché panoramique est utile en première intention. En revanche, l'arthroscopie n'est pas un examen paraclinique : elle fait bien partie de la thérapeutique.

Les objectifs de traitement sont raisonnables dans l'état actuel des connaissances, excepté pour les objectifs anatomiques (« éventuellement repositionner le disque et restaurer l'union condylo-discale ») quand on sait que la restitution ad integrum est illusoire et qu'il faut plutôt s'orienter vers une réadaptation fonctionnelle aux nouvelles conditions locales des ATM. D'ailleurs, les auteurs le soulignent paradoxalement un peu plus loin.

En conclusion, cet article complet atteint son but pour peu que l'on garde une lecture critique sur certaines interprétations.

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