« Traumatismes dentaires chez l'enfant » - Clinic n° 4 du 01/04/1999
 

Clinic n° 4 du 01/04/1999

 

VIE PROFESSIONNELLE

LECTURES D'AILLEURS

Chantal NAULIN-IFI  

Les traumatismes dentaires sont très fréquents. Si 2 enfants sur 10 subissent un choc sur leurs dents permanentes, 3 enfants sur 10 ont un traumatisme en denture temporaire.

Les parents sont de plus en plus concernés et certains d'entre eux consultent leur médecin généraliste. L'article du Dr Jean-Bernard Lambert « Traumatismes dentaires chez l'enfant » tente de faire le point dans le Médecin Généraliste du 30 octobre 1998.

La première partie de l'article est...


Les traumatismes dentaires sont très fréquents. Si 2 enfants sur 10 subissent un choc sur leurs dents permanentes, 3 enfants sur 10 ont un traumatisme en denture temporaire.

Les parents sont de plus en plus concernés et certains d'entre eux consultent leur médecin généraliste. L'article du Dr Jean-Bernard Lambert « Traumatismes dentaires chez l'enfant » tente de faire le point dans le Médecin Généraliste du 30 octobre 1998.

La première partie de l'article est consacrée à la « dent de lait ». Chaque chapitre commence par :

- « Docteur, la dent bouge » : « il faut la replacer dans son alvéole » ;

- « Docteur, la dent est “rentrée” dans la gencive » : « En général, il faut la “laisser redescendre”. Mais la racine peut avoir “percuté” le germe et être responsable de “défauts morphologiques” ou de “changements de couleur” » ;

- « Docteur, la dent est tombée » : « ne pas la réimplanter » (ouf !) ;

- « Docteur, la dent est cassée » : « on se contente en général d'une surveillance ».

Les gestes opératoires et le pronostic sont donnés avec des termes simples, malheureusement avec beaucoup d'imprécision. On peut noter certaines erreurs, preuve que le Dr Jean-Bernard Lambert n'a pas compris ce que lui expliquait son interlocuteur. Ainsi il confond la couleur « rouge violacée » de l'hémorragie pulpaire avec le signe clinique de la nécrose.

La deuxième partie rapporte les traumatismes des dents permanentes. L'auteur commence par les fractures « non diagnostiquées » (fractures radiculaires) : on se demande d'ailleurs pourquoi, car celles-ci n'amèneront pas à consulter le généraliste...

Puis, il envisage :

- la « dent cassée » et sa réparation par le recollage du fragment ;

- la « dent qui bouge » où, semble-t-il, rien ne doit être effectué si ce n'est une surveillance radiologique (nous ne sommes pas tout à fait d'accord, la contention peut s'avérer utile) ;

- la « dent perdue » où la réimplantation est envisagée ;

- enfin, « la dent raccourcie » où est indiquée l'extrusion par traitement orthodontique.

Des encarts mêlent des données épidémiologiques où l'on apprend que :

- si les garçons sont plus touchés par les traumatismes, c'est qu'ils sont plus « téméraires » ou « plus maladroits » ;

- nos enfants peuvent avoir des « dents léopard », si la plaque dentaire contient du Bacteroides mélaninogenicus et peuvent être atteints de bruxisme ;

- enfin, une fracture condylienne non dépistée peut avoir des répercussions sur la croissance faciale et être à l'origine de « faciès d'oiseau ».

Les illustrations sont presque toutes erronées. Une fracture radiculaire est désignée « luxation » et la traction orthodontique d'une dent intrusée est décrite comme une contention après réimplantation.

Nous pouvons nous féliciter que le sujet des traumatismes dentaires ait un intérêt pour nos confrères médecins généralistes et suscite un article, mais nous regrettons vivement que l'interlocuteur du Dr Lambert n'ait sans doute pas relu son texte pour laisser publier autant d'erreurs.

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