Revue scientifique internationale - Recherche clinique
Parodontologie
(Paris)
L'antibiothérapie systémique peut améliorer les résultats des traitements des patients atteints de parodontite agressive. L'analyse des cultures des souches microbiennes présentes dans les poches peut orienter le choix clinique d'un antibiotique. Le but de cette étude est de déterminer la reproductibilité des résultats des cultures microbiologiques et des susceptibilités aux antibiotiques sur des échantillons identiques analysés par des laboratoires...
L'antibiothérapie systémique peut améliorer les résultats des traitements des patients atteints de parodontite agressive. L'analyse des cultures des souches microbiennes présentes dans les poches peut orienter le choix clinique d'un antibiotique. Le but de cette étude est de déterminer la reproductibilité des résultats des cultures microbiologiques et des susceptibilités aux antibiotiques sur des échantillons identiques analysés par des laboratoires différents.
Sur 20 patients atteints de parodontite agressive et qui n'ont pris aucun antibiotique depuis 6 mois, 2 échantillons de plaque bactérienne sont prélevés simultanément dans les 3 poches les plus profondes. Les prélèvements sont effectués à l'aide de cônes de papier placés dans le milieu de culture anaérobie fourni par le laboratoire. Ils sont envoyés, par le même courrier afin de s'assurer d'une livraison identique, à deux laboratoires indépendants pour des cultures microbiologiques et des tests de sensibilité aux antibiotiques.
Une concordance à 100 % des bactéries identifiées par les deux laboratoires n'existe que pour seulement 2/20 échantillons. Pour les bactéries au-dessus des valeurs seuils, la concordance n'existe que dans 11/20 cas. Il n'y a que peu d'accord entre les 2 échantillons sur la susceptibilité à un antibiotique donné. L'utilisation empirique de l'association amoxicilline-métronidazole est correcte dans 80 % des cas lorsque les résultats des 2 échantillons sont combinés.
Pour un individu donné, les valeurs de la culture microbienne et du test de sensibilité sont très limitées. Les résultats montrent une absence notable de reproductibilité. L'usage empirique d'un traitement combiné amoxicilline-métronidazole semble être cliniquement plus adéquat et d'un meilleur rapport qualité/prix que la mise en culture et le choix d'un antibiotique fondé sur les résultats de cultures faites par un seul laboratoire.
Cet article est passionnant car très déstabilisant. C'est une remise en cause d'une démarche séduisante d'analyse bactérienne préalable à toute prescription d'antibiotique. Les résultats de cette étude confirment ceux d'une étude de 2001 (Paro Dent Rest : 233-239) des mêmes auteurs sur la reproductibilité des résultats entre les laboratoires. Le débat est plus que jamais présent autour des techniques d'analyses bactériennes (culture, sonde ADN, PCR), des prescriptions d'antibiotiques et de leurs effets au cœur du biofilm.