Prévisibilité de la morphologie des tissus mous autour des restaurations implanto-portées unitaires - JPIO n° 2 du 01/05/2004
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 2 du 01/05/2004

 

Revue scientifique internationale - Recherche clinique

Implantologie

Thierry Taïeb   

(Paris)

But de l'étude

L'objectif de cette étude est d'apporter une réponse quant à la morphologie des tissus mous autour des restaurations implanto-portées unitaires. Y a-t-il régénération papillaire et approfondissement du sulcus ? Les tissus mous conservent-ils longtemps leur profondeur de sulcus ? Une technique prothétique particulière permet-elle d'anticiper la forme des tissus mous ?

Matériels et méthodes

Cinquante-cinq restaurations implanto-portées unitaires...


But de l'étude

L'objectif de cette étude est d'apporter une réponse quant à la morphologie des tissus mous autour des restaurations implanto-portées unitaires. Y a-t-il régénération papillaire et approfondissement du sulcus ? Les tissus mous conservent-ils longtemps leur profondeur de sulcus ? Une technique prothétique particulière permet-elle d'anticiper la forme des tissus mous ?

Matériels et méthodes

Cinquante-cinq restaurations implanto-portées unitaires (implants et piliers 3I) chez 51 patients sont suivies par un examen photographique rétrospectif pendant 1 à 9 ans (moyenne : 3,5 ans). Les empreintes directes des implants sont prises dans tous les cas et les coiffes d'usage mises en place de 4 à 8 semaines après la pose des piliers de cicatrisation (sur 52 implants) ou des coiffes provisoires (sur 3 implants). Les photographies, au rapport 1/1, sont numérisées avec un grossissement x 10. Les mesures sont faites à partir d'une tangente reliant les bords incisifs ou les pointes des cuspides des dents adjacentes. Elles sont situées au sommet des papilles et au rebord le plus apical de la gencive vestibulaire. La profondeur du sulcus est également enregistrée.

Résultats

Ils confirment que les papilles mésiales et distales autour des implants unitaires se régénèrent de façon prévisible sur près de 84 % des sites traités. La croissance moyenne des papilles est d'environ 0,6 mm. Par contre, l'approfondissement du sulcus, qui atteint en moyenne 0,7 mm, est moins prévisible (59,6 % des cas). À long terme, les papilles continuent d'augmenter légèrement alors que la profondeur du sulcus reste relativement stable.

Conclusion

La régénération papillaire est un phénomène prévisible et continu jusqu'à la fin de l'étude. La majorité des variations des tissus mous ont lieu en moins de 1 an. L'utilisation des piliers de cicatrisation suivis directement des coiffes d'usage ne compromet en rien les résultats. L'utilisation d'une coiffe provisoire, si elle peut aider à une maturation des tissus, n'a que peu d'effet sur le résultat esthétique final. Le contour des tissus mous est plus influencé par les niveaux osseux périphériques que par la forme de la couronne.

Commentaires

Cette étude rétrospective simple mais rigoureuse dans sa méthode de mesure permet de confirmer mais surtout de quantifier un phénomène clinique observé régulièrement. La fermeture de l'espace interproximal par la papille obtenue après utilisation directe des coiffes d'usage sans passer par les coiffes provisoires nous pousse vers ce protocole prothétique simplifié, lorsque les essayages esthétiques ne sont pas nécessaires.

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