Revue Scientifique Internationale - Recherche clinique
Implantologie
Yves Reingenwirtz (Strasbourg)
Les interventions chirurgicales réalisées au niveau buccal génèrent un état de stress et d'anxiété commun à tout individu. Ces modifications comportementales ne sont pas sans affecter la pleine écoute des patients ; les auteurs de cette étude cherchent à préciser l'importance du défaut de perception d'information donnée avant une chirurgie implantaire, de par ce stress.
L'investigation porte sur un groupe de 98...
Les interventions chirurgicales réalisées au niveau buccal génèrent un état de stress et d'anxiété commun à tout individu. Ces modifications comportementales ne sont pas sans affecter la pleine écoute des patients ; les auteurs de cette étude cherchent à préciser l'importance du défaut de perception d'information donnée avant une chirurgie implantaire, de par ce stress.
L'investigation porte sur un groupe de 98 patients (64 femmes, 34 hommes), en bonne santé, devant être implantés. Une information sur cassette de cinq minutes leur est communiquée ; deux versions d'information cassette sont préparées, l'une des deux étant attribuée de façon aléatoire à chaque sujet, afin d'éviter que n'existe un biais. Un questionnaire de 21 questions est alors proposé ; il ne concerne pas le détail de la chirurgie, mais des généralités propres aux interventions buccales (mesures d'hygiène, méfaits du tabac...). Les réponses enregistrées permettent de définir pour chaque patient un niveau d'enregistrement des informations (NEI) ; les autres paramètres notés sont le degré d'anxiété dentaire (AxD), le degré d'anxiété (DA) en rapport avec l'intervention, la douleur supposée de l'intervention (expD) et la certitude de compréhension (CC) de l'information de la cassette.
Les résultats montrent une corrélation entre les paramètres AxD DA et l'attente des patients à la douleur (expD), entre DA CC-expD, une corrélation négative entre DA et NEI. L'analyse de régression multiple montre que CC est à l'origine de NEI, et qu'à l'origine de CC se trouve DA (corrélation positive), deux fois plus élevée en facteur prédisposant que AxD.
Les patients placés en situation de stress avant chirurgie implantaire ne sont pas, malgré leur apparente certitude d'une bonne compréhension, en mesure de correctement recevoir une information.
Cette étude conduite par Madame Schwartz-Arad est originale à plus d'un titre. Tout d'abord, notre consoeur israélienne nous étonne habituellement par ses articles et présentations de haut vol affichant de façon reproductible des gains de tissu osseux, après greffe en onlay sur crêtes édentées, dans le sens vertical. Et cette étude axée sur le profil psychologique du patient avant intervention nous révèle une nouvelle facette de l'auteur, moins technicienne, et plus proche du vécu du patient. Cette approche, parallèle aux techniques de chirurgie osseuse complexes, est une leçon d'ouverture d'esprit pour tous les mordus de chirurgie osseuse. En second lieu, si les résultats affichent une certitude de compréhension des patients supérieure à 70 %, le questionnaire montre que moins de 40 % du message a été correctement enregistré par les patients, en raison de ce stress. Et de nous interroger sur l'utilité des messages que nous délivrons en dernière minute à nos patients, tant sur un avis concernant un choix thérapeutique de dernière minute, que sur la vigilance nécessaire au suivi médicamenteux... Un message à retenir, il faut informer... en amont (quelques semaines avant la chirurgie, lors de la planification du traitement).