Évaluation clinique randomisée en double aveugle des protéines dérivées de la matrice amélaire dans le traitement des atteintes de furcation proximales de classe II - JPIO n° 03 du 01/08/2008
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 03 du 01/08/2008

 

Revue Scientifique Internationale - Recherche clinique

Parodontologie

Cyril Goubron (Marseille)  

But de l'étude

Cette étude évalue la réponse clinique des atteintes de furcation proximales, traitées avec des protéines dérivées de la matrice amélaire (EMD).

Matériels et méthodes

Au total, 15 patients présentant chacun une paire de molaires maxillaires controlatérales avec une atteinte de furcation proximale de classe II accompagnée d'une profondeur de sondage (PD) 5 mm et d'un saignement au sondage (BOP) ont été sélectionnés. Sur chaque...


But de l'étude

Cette étude évalue la réponse clinique des atteintes de furcation proximales, traitées avec des protéines dérivées de la matrice amélaire (EMD).

Matériels et méthodes

Au total, 15 patients présentant chacun une paire de molaires maxillaires controlatérales avec une atteinte de furcation proximale de classe II accompagnée d'une profondeur de sondage (PD) 5 mm et d'un saignement au sondage (BOP) ont été sélectionnés. Sur chaque patient, une des molaires a été aléatoirement traitée par un lambeau de débridement (LD) associé à un conditionnement radiculaire avec un gel à 24 % d'acide éthylène diaminetétra-acétique (EDTA) (groupe contrôle) ; l'autre molaire a été traitée par LD + conditionnement radiculaire avec un gel à 24 % d'EDTA + EMD (groupe test). L'indice de plaque (PI), le BOP, le PD, la position de la gencive marginale (GMP), le niveau d'attache clinique vertical et horizontal (RVCAL et RHCAL), le niveau osseux vertical et horizontal (VBL et HBL) ainsi que la fermeture de la furcation ont été mesurés immédiatement avant la chirurgie, puis à 2, 4 et 6 mois postopératoires.

Résultats

À 6 mois, les gains de RVCAL du groupe contrôle et du groupe test étaient respectivement de 0,39 ± 1,00 et 0,54 ± 0,95 mm ; le gain de RHCAL était en revanche de 1,21 ± 2,28 et 1,36 ± 1,26 mm (p > 0,05). Les gains de VBL et HBL du groupe contrôle étaient de 1,04 ± 1,12 et 1,00 ± 0,79 mm, et de 0,82 ± 1,82 et 1,17 ± 1,38 mm pour le groupe test (p > 0,05). Cependant, ces différences ne sont pas significatives. En revanche, une différence significative a été observée dans le nombre d'atteintes de furcation de classe II subsistant entre le groupe test et le groupe contrôle à cette période.

Conclusion

L'utilisation d'EMD dans le traitement des atteintes de furcation proximales des molaires maxillaires n'engendre pas d'amélioration des profondeurs de sondage ni du niveau d'attache clinique ou osseux. Cependant, elle permet un plus fort taux de conversion des classes II en classe I de furcation.

Commentaires

Une période d'étude plus longue aurait été nécessaire. En effet, Jepsen et al. ont démontré, en 2004, une fermeture des furcations des molaires mandibulaires dans une étude suivie pendant 14 mois. De plus, le maintien des résultats obtenus en ce qui concerne la conversion des atteintes de furcation reste incertain dans ces zones proximales où le maintien de l'hygiène est délicat.