Préservation des tissus mous et durs péri-implantaires utilisant des implants à platform-switching placés immédiatement dans les alvéoles après extraction : une étude avec 12 à 36 mois de suivi - JPIO n° 03 du 01/08/2008
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 03 du 01/08/2008

 

Revue Scientifique Internationale - Recherche clinique

Implantologie

Nicolas Gardon (Les Pennes-Mirabeau)  

But de l'étude

Cette étude évalue la réponse des tissus mous et durs lors de l'extraction-implantation immédiate. En complément, la réponse des tissus mous est évaluée en présence d'un pilier transgingival plus étroit que l'émergence implantaire.

Matériels et méthodes

L'étude a été conduite pour apprécier la préservation de l'os péri-implantaire sur 10 implants chargés immédiatement et placés dans des alvéoles extractionnelles...


But de l'étude

Cette étude évalue la réponse des tissus mous et durs lors de l'extraction-implantation immédiate. En complément, la réponse des tissus mous est évaluée en présence d'un pilier transgingival plus étroit que l'émergence implantaire.

Matériels et méthodes

L'étude a été conduite pour apprécier la préservation de l'os péri-implantaire sur 10 implants chargés immédiatement et placés dans des alvéoles extractionnelles maxillaires.

La thérapie parodontale a préalablement consisté à l'extraction des dents atteintes d'infection et sans espoir de survie.

Des implants de 6 mm ont été placés après extraction. Des piliers de cicatrisation de 4 mm ont été connectés, et des coiffes provisoires non fonctionnelles ont été immédiatement ajustées.

Trois mois après l'implantation, la prothèse définitive a été réalisée. Lors de cette phase (référence) et tous les 6 mois, des radiographies, des sondages de poche, des mesures de hauteur papillaire ainsi que de la récession gingivale ont été réalisés. Un logiciel d'analyse a été utilisé pour comparer la hauteur radiographique osseuse au niveau mésial et distal des implants.

Résultats

Au total, 9 patients et 10 sites ont été traités. Le suivi a duré en moyenne 22 mois (18 à 36 mois). Les 10 implants étaient tous cliniquement ostéointégrés. L'analyse informatique des clichés a révélé une résorption osseuse de 0,78 mm ± 0,36 mm. La valeur moyenne était significativement plus basse que la valeur référence de 1,7 mm. La profondeur de sondage n'excédait nulle part 3 mm (écart type : 2,8 mm). À l'inverse d'une récession, ont été constatés un gain moyen pour la gencive marginale de 0,2 mm et un gain de hauteur papillaire de 0,25 mm.

Conclusion

Cette étude suggère que la mise en charge immédiate avec un platform-switching peut apporter une stabilité des tissus durs péri-implantaires ainsi que la préservation des papilles et des tissus mous.

Commentaires

L'étude est intéressante et confirme l'intérêt du platform-switching qui s'impose aujourd'hui comme un nouveau gold standard. En revanche, on peut attirer l'attention sur la mise en fonction occlusale qui n'intervient que 3 mois après implantation.

L'aménagement muqueux souvent entrepris dans ces cas n'est pas évoqué. Le micro-gap entre l'alvéole et l'implant n'est pas non plus évalué. Sa gestion (présence/ absence/comblement) est pourtant un facteur essentiel de la préservation osseuse.

Avec de tels implants, le niveau initial d'enfouissement ainsi que les géométries du col (macroscopique et microscopique) interviennent également sur l'avenir des tissus.

En outre, il paraît bien entendu essentiel d'assurer un suivi de la maintenance parodontale dans ces cas initialement assainis afin d'assurer la préservation à long terme des tissus.