Analyse immunohistochimique des tissus mous entourant des implants Branemark ayant subi des échecs tardifs - JPIO n° 2 du 01/05/1998
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 2 du 01/05/1998

 

Revue scientifique internationale

Y. Reingewirtz  

Différentes études (Tonetti et coll., 1993 et 1995) ont mis en évidence les ressemblances existant entre les composants cellulaires de la muqueuse péri-implantaire d'implants sains et ceux d'un parodonte sain. Peu d'études, en revanche, ont décrit la population cellulaire présente dans le tissu conjonctif d'implants ayant perdu leur intégration osseuse suite à un processus infectieux. Les auteurs de ce travail, par une analyse immunohistochimique, cherchent à mettre en évidence un...


Différentes études (Tonetti et coll., 1993 et 1995) ont mis en évidence les ressemblances existant entre les composants cellulaires de la muqueuse péri-implantaire d'implants sains et ceux d'un parodonte sain. Peu d'études, en revanche, ont décrit la population cellulaire présente dans le tissu conjonctif d'implants ayant perdu leur intégration osseuse suite à un processus infectieux. Les auteurs de ce travail, par une analyse immunohistochimique, cherchent à mettre en évidence un rapport éventuel entre la population cellulaire d'une muqueuse péri-implantaire d'implants à échec tardif, d'une part, et la clinique de ces implants, d'autre part.

Les résultats des examens immunohistochimiques pratiqués sur 6 sites révèlent pour le groupe d'implants à échec tardif une réponse inflammatoire chronique avec une présence marquée de macrophages, surtout sous l'épithélium de poche, de lymphocytes B et T, et de cellules HLA-DR positives. Ces implants présentaient cliniquement une douleur à la percussion, une mobilité et montraient à la radio une zone claire périphérique. Inversement, des biopsies réalisées sur implants sains, indemnes de signes cliniques témoins de la perte d'intégration osseuse (mobilité, douleur, zone radioclaire) présentent à l'examen immunohistochimique les caractéristiques d'une réponse inflammatoire, plus ou moins discrète selon les cas, avec un rôle majeur dévolu aux phagocytes (PMN et cellules CD 68 positives), ou une réponse inflammatoire aiguë lorsqu'était associée aux implants sains une muqueuse hyperplasique. Au vu de ces résultats, la réaction inflammatoire plus ou moins aiguë ne semble pas être le facteur déterminant de la perte de l'intégration des implants. Celle-ci peut survenir lorsque est associé au facteur inflammatoire un facteur aggravant telle une surcharge occlusale ou une médiocre qualité osseuse.

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