Etude à court et long terme chez l'animal d'implants revêtus d'une projection de phosphate de calcium

Quoi de plus ressemblant que deux implants recouverts d'hydroxyapatite (HA) ? A première vue, pas grand-chose ; oui mais voilà, d'un point de vue chimique, des revêtements référencés comme ayant un manchon d'hydroxyapatite présentent en réalité un mélange d'hydroxyapatite déhydroxylée et de phosphate tri- ou tétra-calcique. Parmi les nombreux types d'implants répondant à l'appellation HA, les auteurs nous proposent l'étude de l'interface d'un implant recouvert d'une couche d'HA épaisse de 51 µ ; ils posent sur 19 lapins 76 implants de 7 ou 10 mm, 38 vis Brånemark en titane c. p, et leurs identiques recouverts d'HA. L'histologie est pratiquée à 4 semaines ou 6 mois. Qualitativement, le groupe HA est marqué par la présence à 6 mois de cellules géantes, de macrophages et par la disparition partielle du revêtement d'HA, notamment au sommet des spires. D'un point de vue histomorphométrique, l'analyse à 4 semaines ou à 6 mois révèle une surface de contact implant-os plus importante pour le groupe HA (54,1 % contre 41,4 %) ; l'analyse de la quantité d'os présente entre les spires montre en revanche des résultats plus favorables pour le groupe sans HA (63,9 % contre 38,9 %). Faut-il conclure que le long terme ne sourit pas aux revêtements d'HA, probablement par absence de phagocytose des particules trop volumineuses d'HA détachées ?

Les résultats cliniques actuels, très mitigés selon l'origine et la conception de ce type d'implants, incitent en tout cas à la prudence et à la recherche, démarches qui vont dans le sens de cette étude.