Caractérisation au niveau osseux cristallographique de l'interface os-titane - JPIO n° 1 du 01/02/2001
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/2001

 

Revue scientifique internationale - Recherche fondamentale

Implantologie

V Jaumet*   Y Reingewirtz**  

But de l'étude

Si l'interface os-implant a été largement décrit en microscopie optique notamment sur des coupes animales, tel n'est pas encore le cas en microscopie électronique, surtout chez l'homme, et davantage encore sur des implants intégrés et ayant été mis en fonction. Tel est pourtant l'objet de l'étude proposée par cette équipe française.

Matériels et méthodes

Cette investigation porte sur trois implants ITI en titane, intégrés et...


But de l'étude

Si l'interface os-implant a été largement décrit en microscopie optique notamment sur des coupes animales, tel n'est pas encore le cas en microscopie électronique, surtout chez l'homme, et davantage encore sur des implants intégrés et ayant été mis en fonction. Tel est pourtant l'objet de l'étude proposée par cette équipe française.

Matériels et méthodes

Cette investigation porte sur trois implants ITI en titane, intégrés et ayant été en fonction (14 mois pour les deux premiers, retirés après le décès ; 37 mois pour le troisième, retiré après une fracture au niveau prothétique). L'analyse de l'interface se fait sur des échantillons non décalcifiés, par microscopie électronique à transmission (MET).

Résultats

L'analyse par MET révèle, au contact du spray de titane et le séparant du tissu osseux environnant, la présence d'une couche granulaire, dense aux électrons, d'environ 600 nm d'épaisseur. Les grains à l'analyse MET et radiographique par énergie dispersive se révèlent être en titane, d'un diamètre allant de 5 à 50 nm. Cette analyse montre également, directement au contact de ces granules, la présence de cristallites de phosphate de calcium.

Conclusion

La mise en évidence d'une couche granuleuse à l'interface os-implant titane, habitée par des cristaux de phosphate de calcium, laisse supposer le rôle possible de cette couche dans l'initiation des contacts os-implant et donc dans l'intégration osseuse des implants.

Commentaires

Cette étude, une des rares portant sur des implants ayant été en fonction chez l'humain met en évidence, tant géométrique (taille, forme) que biochimique, la couche granulaire située à l'interface os-implant : c'est une pierre essentielle dans la détermination des éléments précurseurs à l'origine de l'intégration osseuse ; il nous semble toutefois que cet article aurait pu poser la question de l'origine de ces granules, posant du même coup la question de la dissolution du titane avec en corollaire la qualité de la tolérance ou, davantage, l'influence favorable que les produits de dégradation du titane seraient susceptibles d'avoir sur l'os ou des liquides interstitiels.

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