Analyse histomorphométrique et microscopique par fluorescence des remodelages osseux après pose d'implants associée à la technique de l'ostéotome - JPIO n° 2 du 01/05/2004
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 2 du 01/05/2004

 

Revue scientifique internationale - Recherche clinique

Implantologie

Yves Reingewirtz  

(Strasbourg)

But de l'étude

La technique de l'élévation de sinus décrite par Summers présente un intérêt certain en autorisant la pose d'implants dans une région maxillaire sinusale affichant un faible niveau osseux. Si cet avantage simplifie la technique opératoire, les auteurs de cette étude s'interrogent sur les répercussions de la compression de l'os. Sa cicatrisation est-elle conventionnelle, le pourcentage de contact os-implant présente-t-il les caractéristiques habituelles...


But de l'étude

La technique de l'élévation de sinus décrite par Summers présente un intérêt certain en autorisant la pose d'implants dans une région maxillaire sinusale affichant un faible niveau osseux. Si cet avantage simplifie la technique opératoire, les auteurs de cette étude s'interrogent sur les répercussions de la compression de l'os. Sa cicatrisation est-elle conventionnelle, le pourcentage de contact os-implant présente-t-il les caractéristiques habituelles ?

Matériels et méthodes

Les sites osseux d'implants posés par la technique de l'ostéotome sont comparés à ceux posés par la technique standard. Cent quatre implants (Frialit-2) sont ainsi posés dans le condyle fémoral de 52 lapins. Sont réalisées, 2, 4 et 8 semaines après implantation, une analyse par fluorescence d'échantillons de 100 µm d'épaisseur et une analyse histomorphométrique d'échantillons de 30 µm.

Résultats

Au bout de 2 et 4 semaines, les contacts os-implant représentent respectivement, pour le groupe test, 55 ± 7,1 % et 71,1 ± 7,2 % et, pour le groupe standard, 29,8 ± 4,8 % et 59 ± 6,3 %. Les résultats à 8 semaines montrent une différence significative plus importante. L'analyse histomorphométrique montre un ratio de surface osseuse à 2, 4 et 8 semaines respectivement de 22, 25 et 24,2 % pour le groupe de la technique par ostéotome et de 19, 24,9 et 25,9 % pour le groupe standard. Enfin, la microscopie par fluorescence ne révèle à 2 semaines pour le groupe standard qu'une faible réponse alors que le signal est fort dans toute la région compressée pour le groupe test. Cette accentuation de la réponse en périphérie de l'implant se retrouve également à 4 et 8 semaines.

Conclusion

La technique de l'ostéotome permet d'accroître, dans les premiers stades de la cicatrisation, le pourcentage de contact os-implant, la densité osseuse en périphérie de l'implant et l'intensité de réponse osseuse. L'intégration osseuse est donc déclenchée précocement par rapport à celle obtenue avec une préparation standard.

Commentaires

La discussion de cet article rassure l'opérateur en rappelant qu'un os faiblement trabécularisé (comme c'est le cas dans la région maxillaire sous-sinusale) peut supporter des forces de 20 MPa sans souffrance : les ostéocytes demeurent intacts et l'angiogenèse peut s'organiser dans les nouveaux espaces. Demeure l'interrogation concernant l'élévation de température consécutive aux impacts ; le profil de l'ostéotome utilisé semble déterminant tant dans la force appliquée que pour la qualité de préparation de l'alvéole. Le chirurgien devra bien prendre garde au type d'ostéotome choisi, à percussion transversale (cet article) ou axiale. La similitude des instruments ne doit pas faire oublier leurs objectifs très différents.

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