Erosion cervicale et hypersensibilité dentaire : érosion, ramollissement et reminéralisation de la dentine, effets du pH, du temps et des ultrasons

But de l'étude

Déterminer in vitro les effets de l'acide citrique sur la dentine en fonction du pH et du temps, mesurer la profondeur de déminéralisation et de son ramollissement en utilisant les ultrasons et évaluer les possibilités de reminéralisation ou de durcissement par une salive artificielle.

Matériels et méthodes

Des échantillons préparés à partir de dents de sagesse incluses ont été (a) exposés à l'acide citrique (pH 3,2) en fonction du temps et jusqu'à 4 heures, (b) exposés à l'acide (pH 2,5 ; 3,2 ; 4,5 ; 5,5 et 6) durant 2 heures puis à des ultrasons jusqu'à 480 secondes, (c) exposés à l'acide à pH 2,5 ; 3,2 et 4,5 puis dans de la salive pendant 24 heures, puis aux ultrasons comme au point (b). La perte de dentine a été mesurée par profilométrie après chaque phase.

Résultats

La profondeur de l'érosion augmentait de façon non linéaire avec le temps et diminuait avec le pH. Les ultrasons avaient des effets plus faibles mais significatifs. La profondeur du ramollissement augmentait avec le temps jusqu'à 2 heures avec un plateau de 2 mm et diminuait lorsque le pH s'élevait. La salive n'apportait aucune protection. L'acide citrique à tout pH et temps enlevait le recouvrement et exposait les tubuli. Les ultrasons n'enlevaient pas le recouvrement sur les échantillons contrôles, mais enlevaient tous les dépôts formés après l'exposition à la salive artificielle.

Conclusion

La dentine est donc sensible à l'érosion même à un pH relativement élevé, le système tubulaire y est rapidement exposé et la dentine, contrairement à l'émail, montre peu de propension à la reminéralisation.

Commentaires

Les rétractions gingivales suivies d'érosion dentinaire et le surfaçage radiculaire associé aux éléments de déminéralisation apportés par l'alimentation conduisent à une ouverture des tubuli dentinaires et induisent des hypersensibilités dentinaires que l'on sait être parfois très gênantes chez nos patients. Nos moyens sont encore peu efficaces pour prévenir et traiter ces problèmes.