Sondage autour d'implants et de dents avec une muqueuse/gencive saine ou inflammatoire. Une comparaison histologique chez les singes cynomolgus (Macaque fascicularis) - JPIO n° 1 du 01/02/2003
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/2003

 

Revue scientifique internationale - Recherche fondamentale

Implantologie

Vincent JAUMET  

(Longjumeau)

But de l'étude

Mieux comprendre le sondage péri-implantaire en le comparant au sondage parodontal lorsque la muqueuse/gencive est saine ou inflammatoire chez le singe.

Matériels et méthodes

Sur des sites d'extraction, chez 8 singes, sont placés 4 implants par animal, 1 par site édenté. Différents groupes expérimentaux sont créés, dont un avec une gencive/muqueuse saine d'un côté et une gingivite/mucosite modérée du côté controlatéral (obtenue par arrêt...


But de l'étude

Mieux comprendre le sondage péri-implantaire en le comparant au sondage parodontal lorsque la muqueuse/gencive est saine ou inflammatoire chez le singe.

Matériels et méthodes

Sur des sites d'extraction, chez 8 singes, sont placés 4 implants par animal, 1 par site édenté. Différents groupes expérimentaux sont créés, dont un avec une gencive/muqueuse saine d'un côté et une gingivite/mucosite modérée du côté controlatéral (obtenue par arrêt de l'hygiène et vis de couverture large), et un autre avec gingivite/mucosite sévère d'un côté et parodontite/péri-implantite du côté controlatéral (par utilisation de ligatures et élastiques d'orthodontie mises en place à des temps différents). Sondage et radiographies standardisées sont réalisés dans chacun des groupes. Une analyse histologique et statistique a lieu après collage des sondes en proximal de chaque implant ou dent expérimentale.

Résultats

Les différences entre le sondage clinique et les mesures obtenues sur les coupes histologiques ne dépassent pas 0,5 mm en moyenne. Lorsque les tissus sont sains, la distance entre la pointe de la sonde et l'os alvéolaire (dents ou implants) est comprise entre 0,5 et 1,5 mm. En cas de pathologie, l'extrémité de la sonde est significativement plus proche de l'os alvéolaire pour les implants, avec p = 0,034 en cas de gingivite/mucosite modérée et p ≤ 0,0 001 en cas de gingivite/mucosite sévère ou de parodontite/péri-implantite. Ainsi, la distance est inférieure à 0,5 mm en cas de mucosite sévère ou de péri-implantite, contre 0,5 à 1,5 mm en cas de gingivite ou de parodontite.

Conclusion

Cette étude révèle les différences existant entre le sondage autour des dents et des implants. En cas d'inflammation, même modérée, la pénétration de la sonde dans les tissus péri-implantaires est plus profonde qu'autour des dents.

Commentaires

La rigueur du protocole de cette étude animale est remarquable. Toutefois, il s'agit de défauts expérimentaux avec des implants usinés de profil particulier puisque, sur 11 mm de longueur, les 4 premiers millimètres sont lisses et sans spires, favorisant la pénétration de la sonde autour des implants. Les résultats des différents groupes, en particulier gingivite/mucosite modérée ou sévère, peuvent difficilement être extrapolés à la clinique où les implants présentent une macro-structure et une microstructure sans rapport avec celles des implants expérimentaux utilisés. En outre, selon la force de sondage exercée, les résultats pourront différer de façon significative.

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