Revue scientifique internationale - Recherche fondamentale
Implantologie
(Schiltgheim)
De nombreuses études ont mis en évidence la meilleure réponse biomécanique de vis traitées par SLA (sablé + mordancé à l’acide) par rapport aux mêmes implants à vis non traitées. Mais quels sont les événements biologiques et chronologiques se déroulant dans les premières semaines qui suivent la mise en place des implants ?
Les auteurs de cette étude utilisent une chambre de croissance osseuse mise au point par...
De nombreuses études ont mis en évidence la meilleure réponse biomécanique de vis traitées par SLA (sablé + mordancé à l’acide) par rapport aux mêmes implants à vis non traitées. Mais quels sont les événements biologiques et chronologiques se déroulant dans les premières semaines qui suivent la mise en place des implants ?
Les auteurs de cette étude utilisent une chambre de croissance osseuse mise au point par Berglundh (2003), consistant en un creux de 0,4 µm de profondeur taillé entre 2 spires de la partie intra-osseuse de l’implant. Cent soixante implants sont posés sur 20 chiens labrador ; les études morphologiques sur coupes épaisses ou fines décalcifiées et histomorphométriques sont réalisées après sacrifice entre 2 heures et 12 semaines.
La présence du caillot dans les deux groupes laisse place, dans le groupe SLA dès la première semaine, à un os en voie de maturation, en relation ou non avec l’os à distance. Un os lamellaire se différencie alors à partir de la quatrième semaine. Les mêmes résultats sont observés dans le groupe implants lisses, pour l’os immature, 15 jours plus tard, et, pour l’os lamellaire, à partir de 6 semaines. L’analyse histomorphométrique révèle un BIC (surface de contact os-implant) constamment supérieur dans le groupe SLA (semaine 1 : 25 % ; semaine 2 : 50 % ; semaine 4 : 65 % ; semaine 6 : 62 %) par rapport au groupe titane lisse (semaine 1 : 15 % ; semaine 2 : 22 % ; semaine 4 : 25 % ; semaine 6 : 45 % ; semaine 8 : 35 %).
Si les phases de cicatrisation sont superposables au niveau biologique, elles se différencient tant au niveau de leur chronologie qu'à celui du taux et du degré d'ostéo-intégration significativement supérieurs pour le groupe SLA par rapport au groupe implants lisses.
Voilà enfin placée expérimentalement l'une des dernières pièces du puzzle ayant conduit, petit à petit, à montrer la supériorité de la qualité de l'intégration d'implants rugueux, traités par SLA, par rapport à des implants lisses. La dernière pièce devrait être l'expérimentation chez l'homme, ce qui devrait pouvoir être réalisé avec des implants provisoires de petit diamètre éliminés par carottage après intégration, avant insertion d'implants définitifs de diamètre indiqué. Voilà, enfin, une justification biologique à ce que l'on pressentait au niveau clinique, la possibilité de réduire les temps de cicatrisation avec l'utilisation d'implants rugueux traités par SLA.