Tabagisme et complications sur les greffes par apposition et les comblements de sinus

But de l'étude

Comparer le taux de complications sur les greffes par apposition (OBG) et les comblements de sinus (SLO) entre fumeurs et non-fumeurs.

Matériels et méthodes

Les données de 143 opérations (64 OBG et 79 SLO) réalisées entre 1995 et 2001 ont été analysées en divisant les patients en 3 groupes : non-fumeurs, fumeurs légers (jusqu'à 10 cigarettes par jour) et gros fumeurs (plus de 10 cigarettes par jour). La durée du tabagisme était également enregistrée (depuis plus ou moins de 10 ans).

Les complications des OBG étaient classées en mineures (hématome, gonflement, inflammation ou paresthésie temporaire) ou majeures (exposition ou mobilité de la greffe). Pour les SLO, la complication peropératoire était constituée par la perforation de la membrane de Schneider et les complications postopératoires étaient formées par l'œdème, l'infection sinusienne aiguë ou chronique et le saignement.

Résultats

Pour les OBG, le taux de complications était de 50 % chez les fumeurs contre 23,1 % chez les non-fumeurs. Les complications majeures survenaient chez 1/3 des fumeurs contre seulement 7,7 % des non-fumeurs. Les anciens fumeurs avaient tendance à avoir également plus de complications bien que cela ne fût pas significatif statistiquement. Par contre, pour les SLO, aucune différence n'était relevée entre fumeurs et non-fumeurs.

Conclusion

Le tabagisme est un facteur de risque important pour les OBG mais ne le serait pas pour les SLO. L'arrêt du tabac semble améliorer grandement le pronostic pour les OBG.

Commentaires

Cet article traite des complications postopératoires qui semblent influencées par le tabagisme dans les OBG et non pas dans les SLO. Ces techniques reconstructrices visent à permettre la mise en place d'implants. Or, il ne faut pas oublier que le taux de survie implantaire reste inférieur chez les gros fumeurs (y compris pour les implants placés dans les greffes sinusiennes [Kan, 1999]). Les conclusions de cet article sont donc à relativiser car, une fois encore, elles ne concernent que les complications postopératoires et elles n'empêchent pas de continuer à proposer aux candidats à l'implantologie l'arrêt de la consommation de tabac.