Lambeau d'amplification des papilles : traitements régénérateurs dans les espaces interproximaux étroits. - JPIO n° 02 du 01/05/2006
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 02 du 01/05/2006

 

Revue Scientifique Internationale - Recherche clinique

Parodontologie

Thierry Taïeb (is)  

But de l'étude

L'exposition des membranes est une des complications majeures des traitements par régénération tissulaire guidée (RTG). La colonisation par les bactéries des membranes exposées perturbe le processus de régénération. Cet article décrit une méthode de gestion des tissus mous interdentaires recouvrant des membranes non résorbables (PTFE-e Gore-Tex®) dans des sites anatomiques défavorables.

Matériels et méthodes

L'étude est...


But de l'étude

L'exposition des membranes est une des complications majeures des traitements par régénération tissulaire guidée (RTG). La colonisation par les bactéries des membranes exposées perturbe le processus de régénération. Cet article décrit une méthode de gestion des tissus mous interdentaires recouvrant des membranes non résorbables (PTFE-e Gore-Tex®) dans des sites anatomiques défavorables.

Matériels et méthodes

L'étude est réalisée sur 17 patients non fumeurs après thérapeutique étiologique initiale. Un site est retenu par patient qui présente un défaut interproximal profond avec une composante intra-osseuse d'au moins 4 mm, une perte d'attache de plus de 7 mm, un espace interdentaire étroit, pas d'atteinte interradiculaire et au moins 4 mm de tissu kératinisé sur les dents bordant la lésion. La récession, le niveau d'attache et la profondeur des poches sont mesurés par le même opérateur à - 7 jours et + 1 an. La lésion est recouverte, après élévation d'un lambeau et débridement, par une membrane PTFE-e placée au niveau de la crête osseuse. Les tracés des incisions dans le lambeau d'amplification de la papille permettent d'obtenir un volume de tissu kératinisé interdentaire qui peut atteindre 3 fois la papille initiale et qui sera glissé en lingual pour recouvrir la membrane PTFE-e qui sera retirée au bout de 6 semaines.

Résultats

À 1 an postopératoire, les défauts présentent un gain d'attache moyen de 4,7 mm, une réduction moyenne des poches de 6,3 mm et une récession moyenne de 1,6 mm. La fermeture primaire est obtenue dans 100 % des cas après la chirurgie. L'exposition de la membrane, qui n'excède jamais 2 mm2 est intervenue dans 2 cas au bout de 1 semaine, 3 cas au bout de 2 semaines et 1 cas au bout de 5 semaines. Lors de leur retrait, les membranes sont encore complètement recouvertes par du tissu mou sur 11/17 sites (64,7 %).

Conclusion

Cette étude montre que le lambeau d'amplification de la papille peut être une approche chirurgicale régénératrice fiable dans les secteurs interproximaux lorsque le contexte anatomique rend les techniques de conservation des papilles difficiles et très risquées.

Commentaires

La technique du lambeau d'amplification de la papille est très clairement décrite dans cet article avec des illustrations étape par étape de grande qualité. Cette approche chirurgicale est assez simple à réaliser et montre une bonne fiabilité. La lecture très intéressante de cet article doit se faire avec celle de deux autres de Cortellini et al. décrivant la technique de préservation des papilles modifiées (J Periodontol 1995;66:261-266) et la technique de préservation de la papille simplifiée (Int J Periodont Rest Dent 1999;19:589-599) afin de comparer les approches chirurgicales.

Articles de la même rubrique d'un même numéro