Parodontopathies et prééclampsie chez les femmes enceintes.

But de l'étude

Le sujet de cette étude est de déterminer la présence de parodontites et la composition du biofilm de femmes enceintes présentant ou non une prééclampsie (syndrome de la femme enceinte avec la triade hypertension, oedème généralisé et protéinurie).

Matériels et méthodes

Cent trente femmes prééclamptiques et 243 non prééclamptiques entre 26 et 36 semaines de grossesse sont étudiées. Les données sociodémographiques, les facteurs de risque obstétriques, les données parodontales et la composition de la flore sous-gingivale sont déterminés dans les deux groupes.

Résultats

Parmi les femmes prééclamptiques, 63,8 % et, parmi celles qui ne le sont pas, 36,6 % présentent des parodontites chroniques. La perte d'attache est plus importante dans le groupe prééclamptique. Dans ce groupe, le poids moyen des nouveau-nés est de 2,453 kg pour 2,981 kg dans le groupe témoin. Porphyromonas gingivalis, Tannerella forsythensis et Eikenella corrodens sont plus fréquemment retrouvés dans le groupe prééclamptique.

Conclusion

Les parodontites chroniques et la présence de P. gingivalis, T. forsythensis et E. corrodens sont significativement associées aux femmes enceintes prééclamptiques. De futures recherches sont nécessaires pour établir les mécanismes pathogéniques de cette association.

Commentaires

Les études montrant des relations étroites entre les maladies parodontales et d'autres pathologies (cardiaque, diabétique, nouveau-nés de faible poids) sont maintenant nombreuses. La liste s'allonge ici avec la démonstration d'une relation entre les parodontites chroniques et un syndrome de la femme enceinte : la prééclampsie. La prise en charge des traitements parodontaux devient de plus en plus importante et ne se limite plus à la conservation de la denture.