Étude rétrospective de 1 925 extractions/implantations immédiates entre 1988 et 2004 - JPIO n° 04 du 01/12/2006
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 04 du 01/12/2006

 

Revue Scientifique Internationale - Recherche clinique

Implantologie

Mehdi Mérabet (Marseille)  

But de l'étude

Cette étude a pour but d'évaluer le taux de survie des implants insérés dans des alvéoles fraîchement déshabitées et de déterminer les facteurs de risques de l'échec implantaire.

Matériels et méthodes

Cette analyse reprend les 1 925 extractions/implantations immédiates réalisées entre le mois de janvier 1988 et le 31 décembre 2004 sur 891 patients. Le protocole comprend une extraction atraumatique suivie de la mise en place d'un...


But de l'étude

Cette étude a pour but d'évaluer le taux de survie des implants insérés dans des alvéoles fraîchement déshabitées et de déterminer les facteurs de risques de l'échec implantaire.

Matériels et méthodes

Cette analyse reprend les 1 925 extractions/implantations immédiates réalisées entre le mois de janvier 1988 et le 31 décembre 2004 sur 891 patients. Le protocole comprend une extraction atraumatique suivie de la mise en place d'un implant. Une allogreffe et une membrane résorbable viennent recouvrir les spires à nu. Les échecs implantaires sont documentés en fonction de l'âge, du sexe, des antécédents médicaux des patients, des causes de l'extraction, du type d'antibiothérapie, du site implanté, du type de surface implantaire et des raisons de l'échec. L'analyse statistique est effectuée par une méthode de c2 et de régression logistique.

Résultats

Il a été relevé, chez 68 patients, 77 échecs implantaires dont 71 dans la phase d'ostéo-intégration. Ceci correspond à un taux de succès de 96 % avec 3,7 % d'échec avant restauration prothétique. L'étude montre :

- 2 fois plus d'échecs avec l'utilisation d'implant à surface usinée qu'avec une surface rugueuse ;

- 1,65 fois plus d'échecs chez l'homme que chez la femme ;

- 2,3 fois plus d'échecs dans le cadre d'une parodontite ;

- 3,34 fois plus d'échecs chez les patients allergiques à la pénicilline.

En contrepartie, il n'y a pas de différence significative entre les fumeurs et les non-fumeurs.

Conclusion

Avec un taux de succès cumulé de 96 % sur une période de 1 à 16 ans, l'extraction/implantation immédiate est un protocole fiable. Certains facteurs restent néanmoins déterminants (l'allergie à la pénicilline et la cause de l'extraction) dans le taux de réussite.

Commentaires

Cette étude est très intéressante étant donné sa durée et le nombre de cas traités. Elle définit les facteurs de risque du protocole d'extraction/implantation et confirme l'efficacité des surfaces rugueuses implantaires. Cependant, les résultats mis en évidence concernant l'allergie à la pénicilline poussent à s'interroger sur l'efficacité de l'antibiothérapie de substitution et de son spectre d'action.

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