Santé péri-implantaire autour d'implants-vis titane c.p. usinés chez des patients partiellement édentés avec ou sans parodontite - JPIO n° 2 du 01/05/2002
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 2 du 01/05/2002

 

Revue scientifique internationale - Recherche fondamentale

Implantologie

V Jaumet*   Y Reingewirtz**  

But de l'étude

L'implication des bactéries responsables de la maladie parodontale dans la péri-implantite ne fait plus guère de doute. Mais qu'en est-il de la chronologie de la destruction des tissus parodontaux et péri-implantaires : celle-ci est-elle simultanée, décalée ? Cette étude rétrospective sur 4 ans contribue à apporter une réponse à cette question.

Matériels et méthodes

Les mesures portent sur 289 implants posés chez 84 patients...


But de l'étude

L'implication des bactéries responsables de la maladie parodontale dans la péri-implantite ne fait plus guère de doute. Mais qu'en est-il de la chronologie de la destruction des tissus parodontaux et péri-implantaires : celle-ci est-elle simultanée, décalée ? Cette étude rétrospective sur 4 ans contribue à apporter une réponse à cette question.

Matériels et méthodes

Les mesures portent sur 289 implants posés chez 84 patients partiellement édentés (56 femmes, 28 hommes) avec une moyenne d'âge de 63 ans. Le niveau osseux est relevé grâce à des clichés longs cônes, les paramètres parodontaux habituels sont enregistrés (PI, PAL) et les habitudes notées (nombre de cigarettes).

Résultats

Le taux de succès des implants à 4 ans est de 95,8 %, ce qui correspond à la perte de 12 des 289 implants. Pendant la même période, 12 personnes ont perdu 1 dent et 6 autres 2 dents, et ce du fait d'une parodontite. La perte moyenne d'os autour des dents est de 0,48 mm et la perte d'attache est de 0,65 mm ; dans les cas d'atteinte parodontale sévère, la perte d'os est de 0,99 mm, et la perte d'attache de 1,22 mm.

Autour des implants, la perte d'os observée est de 0,09 mm, et de 0,19 mm pour les implants présentant l'atteinte la plus importante.

Aucune corrélation n'a pu être mise en évidence entre les paramètres parodontaux et l'atteinte osseuse péri-implantaire. Il n'a pas été démontré davantage d'implication des cofacteurs aggravants ou favorisants (tabac, perte des dents, plaque…).

Conclusion

Des patients partiellement édentés avec restaurations par des implants Brånemark, présentant un état parodontal sain ou même une parodontite évolutive, ne montrent pas davantage de perte osseuse marginale que des patients à parodonte sain.

Commentaires

Ces résultats sont un véritable plaidoyer, pour ne pas dire un plébiscite, en faveur du traitement implantaire en toute situation, sujet à parodonte sain comme en terrain assaini, voire inflammatoire. Et si ces résultats devaient être confirmés avec des implants à surface rugueuse (TPS, SLA…), il y aurait de quoi rester pensif en évoquant la fragilité implantaire due à l'absence d'une attache épithélio-conjonctive « digne de ce nom », avec fibres de Sharpey et insertion perpendiculaire des fibres conjonctives. Reste à souligner la brève histoire de cette étude, 4 ans, recul qui nous impose prudence et circonspection.

Articles de la même rubrique d'un même numéro