La consommation de tabac affecte la microflore sous-gingivale des sujets atteints de parodontite

But de l'étude

Comparer la prévalence et les pourcentages de bactéries parodontopathogènes chez des sujets fumeurs et non fumeurs atteints de parodontite, traitée ou non traitée.

Matériels et méthodes

Quatre cent soixante-huit patients sont répartis en 4 groupes équivalents: fumeurs non traités (FNT), fumeurs traités (FT), non fumeurs non traités (NFNT) et non fumeurs traités (NFT). L'ensemble des paramètres parodontaux classiques est enregistré et des prélèvements bactériens, au niveau des sites les plus profonds de chaque quadrant, sont réalisés puis mis en culture pour identifier et quantifier A. actinomycetemcomitans (Aa), P. gingivalis (Pg), P. intermedia (Pi), B. forsythus (Bf), F. nucleatum (Fn), P. micros (Pm) et C. rectus (Cr).

Résultats

Les caractéristiques microbiologiques du groupe FNT ont une plus forte prévalence de Pi et des proportions moyennes plus élevées de Pm et Fn. Le groupe FT est caractérisé par une plus forte prévalence de Bf, Pm et Cr. Le pourcentage moyen de Bf tend à être plus élevé dans le groupe FT que dans le groupe NFT. Le risque relatif d'être infecté par Bf, Pm et Cr est statistiquement plus élevé chez les fumeurs et les chances de trouver plus de 10 % de Bf, Pm et/ou Fn sont 3,3 plus fortes chez les fumeurs quand Aa et Pg sont absents. La détection de plus de 20 % de Pm et Fn est statistiquement très fortement associée à la consommation de tabac.

Conclusion

Le tabac est un facteur déterminant influençant la composition de la flore sous-gingivale des adultes atteints de parodontite et peut permettre la sélection d'agrégats spécifiques pathogènes de bactéries commensales telles Bf, Pm, Fn et Cr. Une insuffisance de contrôle de la maladie chez les fumeurs peut résulter de la persistance de ces bactéries commensales plus que la présence de bactéries exogènes telles Pg et Aa, ce qui peut avoir une influence importante dans la stratégie de traitement de fumeurs.