L'application de contrainte lors du serrage des vis affecte-t-elle l'obtention ou le maintien de l'ostéointégration ?

Cette étude analyse les effets du couple de serrage sur l'ostéointégration.

Au total, 270 implants ont été mis en place sur les tibias de 135 rats répartis ensuite en 5 groupes : le groupe contrôle n'a pas reçu de force de serrage ; les groupes 2-w rotation, 4-w rotation, 8-w rotation, 12-w rotation ont subi un serrage manuel entraînant une rotation de 90° de l'implant après respectivement 2, 4, 8 et 12 semaines. Le couple de désinsertion a été mesuréin vivo à des intervalles de 2 à 14 semaines après le serrage. Les animaux ont ensuite été sacrifiés et les implants prélevés pour analyser histomorphométriquement le taux de contact os/implant. Le marquage de l'ostéonectine (ON), de l'ostéopontine (OPN) et de l'ostéocalcine (OCN) a été réalisé.

À 4 semaines, le couple de désinsertion était significativement supérieur dans le groupe 2-w (1,30 ± 0, 44 Ncm) que dans le groupe contrôle (0,79 ± 0,67 Ncm). Entre 8 et 16 semaines, les groupes tests et contrôle ne montrent aucune différence. Le taux de contact os/implant était plus important dans le groupe 4-w (62,9 ± 10,7 %) par rapport au groupe contrôle (42,1 ± 17,9 %) 8 semaines après la mise en place des implants. Le groupe 4-w montre des taux de contact os/implant (61,1 ± 11,3 %) supérieurs aux autres groupes tests jusqu'au terme de l'expérience à 16 semaines, mais sans différence significative avec le groupe contrôle (72 ± 5,2 %) à 16 semaines. À l'interface os/implant, l'OPN était largement présente et l'OCN détectée à des niveaux plus faibles. L'ON n'a été détectée sur aucun groupe.

Le taux de contact os/implant varie lorsque des forces de rotation sont appliquées après des temps de cicatrisation variables. Cependant, les couples de désinsertion et la distribution des protéines dans la matrice extracellulaire n'étaient pas affectés par l'application des forces de rotation.