Gestion d'un cas complexe de récessions gingivales

Un patient, présentant des récessions parodontales de classes I et II de Miller à la mandibule sur les deux canines et toutes les incisives, est traité par deux greffes conjonctives enfouies sous des lambeaux de pleine épaisseur positionnés coronairement. Le tissu s'avérant trop fragile, il n'a pas été possible de réaliser des lambeaux d'épaisseur partielle.

Les auteurs ont suivi pendant deux ans les modifications des tissus gingivaux. La profondeur du sulcus et l'épaisseur de la gencive sont augmentés de 2 à 3 fois et restent stables au cours de la période d'observation. D'autres paramètres évoluent de façon continue :

- le recouvrement immédiat moyen atteint 56 % puis s'améliore tout au long de l'observation (jusqu'à 74 %) grâce à une attache rampante ;

- la hauteur de gencive passe immédiatement de 1,34 mm à 4,8 mm mais se réduit après deux ans car la jonction muco-gingivale évolue concomitamment en direction coronaire.

Les auteurs évoquent l'hypothèse que le greffon sous-périosté et non sous-épithélial n'a eu qu'un effet limité et transitoire sur le mécanisme de différenciation de l'épithélium du lambeau.

Après 24 mois, même si l'on constate un gain d'attache moyen de 1,79 mm, la diminution de hauteur des tissus gingivaux provoque une disparition de la gencive attachée, avec une profondeur de sulcus allant au-delà de la ligne muco-gingivale.