Perte d'attache chez des patients marocains avec parodontite à début précoce et infection avec le type JP2 d'Actinobacillus actinomycetemcomitans - JPIO n° 1 du 01/02/2003
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/2003

 

Revue scientifique internationale - Recherche clinique

Parodontologie

Éric STEIMLE  

(Strasbourg)

Buts de l'étude

Un clone d'Actinobacillus actinomycetemcomitans (JP2), qui a une production accrue de leucotoxines et qui est caractérisé par la délétion 530-bp dans l'opéron du gène de la leucotoxine, est endémique au Maroc et est étroitement associé à l'existence de parodontites précoces (early-onset periodontitis, EOP). Le but est donc de comparer les modèles de perte d'attache parmi les patients EOP, avec ou sans A. actinomycetemcomitans de type...


Buts de l'étude

Un clone d'Actinobacillus actinomycetemcomitans (JP2), qui a une production accrue de leucotoxines et qui est caractérisé par la délétion 530-bp dans l'opéron du gène de la leucotoxine, est endémique au Maroc et est étroitement associé à l'existence de parodontites précoces (early-onset periodontitis, EOP). Le but est donc de comparer les modèles de perte d'attache parmi les patients EOP, avec ou sans A. actinomycetemcomitans de type JP2.

Matériels et méthodes

Parmi 45 adolescents marocains atteints d'EOP (c'est-à-dire ayant une ou plusieurs dents avec une perte d'attache ≥ 3 mm), 39 présentaient des échantillons de plaque cultivables. La PCR a montré que 15 d'entre eux (38,5 %) étaient positifs à la culture pour A. actinomycetemcomitans de type JP2, alors que 24 (61,5 %) ne l'étaient pas (moyenne d'âge : 16,5 ans pour les 2 groupes).

Résultats

Les patients EOP positifs à la culture pour A. actinomycetemcomitans de type JP2 avaient significativement plus de dents ayant une perte d'attache (moyenne : 5,1 ; médiane : 4,0) que les patients EOP non positifs à la culture pour A. actinomycetemcomitans de type JP2 (moyenne : 2,8 ; médiane : 1,0) (p = 0,02), ainsi qu'une perte d'attache plus élevée (moyenne : 4,3 mm contre 3,4 mm ; médiane : 4,0 mm contre 3,0 mm) (p = 0,01). Aucune différence majeure n'a pu être mise en évidence entre les 2 groupes au niveau de la répartition des dents touchées.

Conclusion

Cette étude met en évidence une destruction parodontale accrue chez les patients EOP positifs à la culture pour A. actinomycetemcomitans de type JP2 par rapport aux patients EOP sans le clone JP2.

Commentaires

Il serait intéressant de préciser le mode de pathogénicité de cette souche en fonction de la géographie d'apparition de cette parodontite agressive.

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