Revue scientifique internationale - Recherche clinique
Parodontologie
(Strasbourg)
Un clone d'Actinobacillus actinomycetemcomitans (JP2), qui a une production accrue de leucotoxines et qui est caractérisé par la délétion 530-bp dans l'opéron du gène de la leucotoxine, est endémique au Maroc et est étroitement associé à l'existence de parodontites précoces (early-onset periodontitis, EOP). Le but est donc de comparer les modèles de perte d'attache parmi les patients EOP, avec ou sans A. actinomycetemcomitans de type...
Un clone d'Actinobacillus actinomycetemcomitans (JP2), qui a une production accrue de leucotoxines et qui est caractérisé par la délétion 530-bp dans l'opéron du gène de la leucotoxine, est endémique au Maroc et est étroitement associé à l'existence de parodontites précoces (early-onset periodontitis, EOP). Le but est donc de comparer les modèles de perte d'attache parmi les patients EOP, avec ou sans A. actinomycetemcomitans de type JP2.
Parmi 45 adolescents marocains atteints d'EOP (c'est-à-dire ayant une ou plusieurs dents avec une perte d'attache ≥ 3 mm), 39 présentaient des échantillons de plaque cultivables. La PCR a montré que 15 d'entre eux (38,5 %) étaient positifs à la culture pour A. actinomycetemcomitans de type JP2, alors que 24 (61,5 %) ne l'étaient pas (moyenne d'âge : 16,5 ans pour les 2 groupes).
Les patients EOP positifs à la culture pour A. actinomycetemcomitans de type JP2 avaient significativement plus de dents ayant une perte d'attache (moyenne : 5,1 ; médiane : 4,0) que les patients EOP non positifs à la culture pour A. actinomycetemcomitans de type JP2 (moyenne : 2,8 ; médiane : 1,0) (p = 0,02), ainsi qu'une perte d'attache plus élevée (moyenne : 4,3 mm contre 3,4 mm ; médiane : 4,0 mm contre 3,0 mm) (p = 0,01). Aucune différence majeure n'a pu être mise en évidence entre les 2 groupes au niveau de la répartition des dents touchées.
Cette étude met en évidence une destruction parodontale accrue chez les patients EOP positifs à la culture pour A. actinomycetemcomitans de type JP2 par rapport aux patients EOP sans le clone JP2.
Il serait intéressant de préciser le mode de pathogénicité de cette souche en fonction de la géographie d'apparition de cette parodontite agressive.