Prévalence intrabuccale élevée d' Helicobacter pylori détectée par PCR chez des patients atteints de parodontite - JPIO n° 3 du 01/08/2003
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 3 du 01/08/2003

 

Revue scientifique internationale - Recherche clinique

Parodontologie

Bernard Schweitz  

(Paris)

But de l'étude

Déterminer si la cavité buccale peut être un réservoir d'Helicobacter pylori, bactérie impliquée dans les ulcères de l'estomac.

Matériels et méthodes

Cinquante-sept patients (54,5 ans en moyenne) sont recrutés dans une population suivie à l'hôpital et dans une faculté de chirurgie dentaire de Tokyo. Quarante-cinq sujets ont des antécédents d'ulcère gastrique et gastro-duodénal parmi lesquels 28 sont porteurs d'H. pylori. Les...


But de l'étude

Déterminer si la cavité buccale peut être un réservoir d'Helicobacter pylori, bactérie impliquée dans les ulcères de l'estomac.

Matériels et méthodes

Cinquante-sept patients (54,5 ans en moyenne) sont recrutés dans une population suivie à l'hôpital et dans une faculté de chirurgie dentaire de Tokyo. Quarante-cinq sujets ont des antécédents d'ulcère gastrique et gastro-duodénal parmi lesquels 28 sont porteurs d'H. pylori. Les 12 autres sujets ne présentent pas d'antécédents d'ulcère. Pour chaque patient, des prélèvements bactériens intra-oraux sont recueillis sur la langue, dans la salive et sur des surfaces dentaires supragingivales. La détection d'H. pylori se fait par isolation d'un fragment d'ADN de la bactérie et amplification en chaîne par polymérase (PCR, polymerase chain reaction) et par culture.

Résultats

Parmi les 45 patients avec antécédents d'ulcère, 18 (40 %) sont positifs au test de détection intrabuccal d'H. pylori (HP+). Parmi les 28 patients porteurs d'H. pylori au niveau gastro-duodénal, 13 (46,4 %) en présentaient également dans la cavité buccale. Sur les 12 sujets sans antécédents d'ulcère, seuls 2 sont HP+ (16,7 %). Les différences restent cependant non significatives. La proportion d'échantillons HP+ parmi les prélèvements des trois origines (langue, plaque et salive) est semblable (environ 25 %). Dans le groupe des 28 porteurs d'H. pylori dans l'estomac, 9,1 % d'entre eux (n = 11) ne présentant pas de poches parodontales supérieures à 4 mm sont HP+ au sein de la plaque dentaire, alors que 41,2 % des patients avec des poches supérieures à 4 mm sont HP+ (différences non significatives). Dans ce dernier groupe, 1 patient non porteur d'H. pylori dans l'estomac était HP+.

Conclusion

Plus de 50 % des patients atteints de parodontite sont HP+. Les poches parodontales peuvent être un environnement favorable au développement d'H. pylori, qui semble fréquemment associé à Bacteroides forsythus. Entre plaque supragingivale, salive et langue, cette bactérie ne paraît pas avoir de niche écologique préférentielle.

Commentaires

La prévalence d'H. pylori dans la population japonaise rapportée dans la discussion est de 24,3 %. Dans la petite population de cette étude, elle est de 35 %. De sources Internet, la prévalence en France serait de 30 à 40 %.

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