Cicatrisation osseuse et modifications du contour des tissus mous après extraction d'une dent : études prospectives clinique et radiographique à 1 an postopératoire

But de l'étude

La résorption du tissu osseux après une extraction peut compromettre les résultats esthétiques et fonctionnels des traitements prothétiques. La meilleure connaissance possible du processus cicatriciel des sites d'extraction est donc essentielle. Le but de cette étude est d'évaluer la formation osseuse dans l'alvéole et les modifications de son contour à l'aide de mesures cliniques et radiographiques.

Matériels et méthodes

Une molaire ou une prémolaire est extraite chez 46 patients qui acceptent (sauf 2) de ne porter aucune prothèse pendant 12 mois. Au début de l'étude, au moment de l'extraction puis 3, 6 et 12 mois plus tard, des examens cliniques et radiographiques sont réalisés. L'examen clinique enregistre les contours gingivo-osseux à l'aide d'empreintes à l'alginate. Ces mesures sur les modèles d'étude sont standardisées et effectuées par le même opérateur. Des radiographies intrabuccales standardisées et numérisées permettent des mesures linéaires et des mesures par soustraction digitale.

Résultats

L'évaluation clinique montre une diminution d'environ 50 % de l'épaisseur de la crête qui intervient essentiellement au cours des 3 premiers mois. On note une réduction de profondeur de poche d'environ 1 mm sur les dents adjacentes et une perte osseuse de 0,3 mm. La radiographie par soustraction digitale montre que la diminution de la hauteur d'os crestal (1,2 mm en moyenne à 12 mois) a lieu surtout pendant les 3 premiers mois après l'extraction, alors que le remodelage de la lamina dura et des septa pour les pluriradiculées est plus marqué entre 6 et 12 mois.

Conclusion

Le niveau de l'os régénéré n'atteint jamais celui des faces mésiale et distale des dents adjacentes au site d'extraction. La santé parodontale de celles-ci tend à s'améliorer au cours de la cicatrisation. Les modifications interviennent surtout au cours des 3 premiers mois. Pour ce qui est des dimensions volumétriques de l'alvéole, il est préférable de poser un implant le plus tôt possible après l'extraction.

Commentaires

Les résultats de cette étude ne font que confirmer ce que l'on savait déjà sur la dynamique de la cicatrisation alvéolaire. Les auteurs apportent cependant une grande rigueur dans leur protocole d'étude, dans le choix de leurs points de référence et dans leurs mesures. L'intérêt de l'utilisation de la soustraction digitale est très limité car les changements les plus intéressants sont surtout linéaires.