Consquences cliniques et microbiologiques de l'inclusion de chlorhexidine dans des implants 3I Titamed® - JPIO n° 3 du 01/08/2004
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 3 du 01/08/2004

 

Revue scientifique internationale - Recherche clinique

Implantologie

Yves Reingerwitz  

(Schiltigheim)

But de l'étude

Étudier en double aveugle l'influence de la chlorhexidine à 0,2 %, placée dans des implants, sur les tissus et bactéries environnants.

Matriels et méthodes

Vingt-quatre implants sont posés chez 12 patients, 2 par patient : l'un servant de test et l'autre de contrôle. Dans les implants tests, au moment de la découverte de l'implant mis en nourrice, il est déposé de la chlorhexidine à 0,2 %, alors que seul du sérum physiologique est placé dans...


But de l'étude

Étudier en double aveugle l'influence de la chlorhexidine à 0,2 %, placée dans des implants, sur les tissus et bactéries environnants.

Matriels et méthodes

Vingt-quatre implants sont posés chez 12 patients, 2 par patient : l'un servant de test et l'autre de contrôle. Dans les implants tests, au moment de la découverte de l'implant mis en nourrice, il est déposé de la chlorhexidine à 0,2 %, alors que seul du sérum physiologique est placé dans les implants contrôles. Six semaines plus tard, des prélèvements bactériens sont réalisés afin d'analyser le contenu des implants.

Résultats

Les prélèvements réalisés à l'intérieur des implants 3 mois après leur pose indiquent des quantités de bactéries de faible importance et identiques pour les deux groupes. Les prélèvements réalisés 6 semaines plus tard montrent que 48 % d'entre eux dans le groupe témoin affichent une CFU > 104 alors que seulement 17 % des prélèvements du groupe test ont une CFU > 104. Au bout de 6 semaines, l'augmentation du nombre de bactéries du groupe témoin est nette et significative, alors qu'elle n'apparaît pas dans le groupe test.

Conclusion

Lors du dégagement des implants, seul un faible nombre d'entre eux est contaminé. Le nombre d'implants contaminés 6 semaines après la mise en place du pilier a augmenté, de même que la quantité des bactéries dans leur partie interne. L'origine de cette contamination peut être le dégagement chirurgical ou le passage des bactéries entre le pilier et l'implant. La présence de chlorhexidine à 0,2 % réduit le nombre d'implants contaminés en faisant diminuer la quantité de bactéries qui s'y développent.

Commentaires

Si l'on tient compte du risque infectieux au niveau des tissus péri-implantaires, on comprend mieux tout l'intérêt que pourrait présenter la présence d'un gel antiseptique dans l'intrados de l'implant pour prévenir la colonisation bactérienne. Reste à trouver le meilleur vecteur de diffusion : gel, vernis, liquide… ? Cette étude fera peut-être partie des travaux clefs ayant conduit à une évolution nette des protocoles implantaires. Pourrait-on, par le même vecteur, associer des produits chimiques destinés à stimuler la croissance osseuse ou accélérer la cicatrisation ?

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