Résultats à 4 ans du traitement de défauts intra-osseux avec les dérivés de matrice de l'émail : étude de 46 cas cliniques - JPIO n° 3 du 01/08/2004
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 3 du 01/08/2004

 

Revue scientifique internationale - Recherche clinique

Parodontologie

Thierry Taïeb  

(Paris)

But de l'étude

Le traitement des défauts intra-osseux par l'utilisation des protéines dérivées de la matrice extracellulaire de l'émail (EMD) permet d'obtenir des régénérations parodontales de manière prévisible. Les résultats à long terme de cette technique étant limités, le but de cette étude est de présenter des résultats à 4 ans post-opératoires.

Matériels et méthodes

Quarante-six défauts intra-osseux, dont les trois quarts sont des défauts à...


But de l'étude

Le traitement des défauts intra-osseux par l'utilisation des protéines dérivées de la matrice extracellulaire de l'émail (EMD) permet d'obtenir des régénérations parodontales de manière prévisible. Les résultats à long terme de cette technique étant limités, le but de cette étude est de présenter des résultats à 4 ans post-opératoires.

Matériels et méthodes

Quarante-six défauts intra-osseux, dont les trois quarts sont des défauts à 2 parois, sont traités par régénération à l'aide d'EMD chez 33 patients (seulement 3 fumeurs). La profondeur de poche, la récession gingivale et le niveau d'attache sont mesurés sur 6 sites par dent 1 semaine avant et 1 et 4 ans après l'intervention réalisée par le même opérateur. Le protocole opératoire est celui classiquement décrit pour cette technique : débridement de la lésion, traitement de la surface radiculaire à l'acide phosphorique ou au gel EDTA, rinçage au sérum physiologique, dépose de l'EMD (Emdogain®, Biora), suture coronaire des lambeaux, prescription d'antibiotique (amoxicilline : 1 g/ jour) et de bains de bouche, puis retrait des sutures à 14 jours. Les indices gingivaux et de plaque sont également relevés tout au long de l'étude.

Résultats

Les paramètres cliniques à 1 an sont nettement améliorés. La profondeur moyenne au sondage passe de 8,1 ± 1,8 mm à 3,8 ± 1,2 mm et reste stable entre 1 et 4 ans. Le niveau d'attache clinique passe de 10,0 ± 2,4 mm à 7,0 ± 2,1 mm et reste également stable pendant la même période. La récession gingivale évolue de 1,9 ± 1,5 mm à 3,2 ± 1,8 mm mais se réduit de façon statistiquement significative entre 1 et 4 ans, passant à 2,8 ± 1,2 mm.

Conclusion

Les améliorations cliniques obtenues après le traitement par EMD sont maintenues pendant 4 ans. La stabilité à long terme du gain d'attache et de la diminution de la profondeur de poche peut être attribuée à la bonne sélection des défauts (2 parois) et des patients (90 % de non-fumeurs) ainsi qu'au contrôle de plaque post-opératoire (indices de plaque et gingivaux faibles et stables entre 1 et 4 ans).

Commentaires

Les résultats cliniques de cette étude sont en accord avec ceux d'autres études comparables et confirment la stabilité dans le temps de la régénération obtenue par l'utilisation de l'EMD dans les défauts intra-osseux.

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