Précision du diagnostic radiographique de zones radioclaires péri-implantaires. Une expérimentation in vitro - JPIO n° 1 du 01/02/1998
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/1998

 

Revue scientifique internationale

B. Alliot  

L'absence d'une zone radioclaire à la périphérie implantaire est souvent considérée comme un critère de succès ; le but de cette étude a été d'évaluer la fiabilité du diagnostic de la présence péri-implantaire de ces zones radioclaires en utilisant un modèle expérimental. Vingt spécimens d'environ 3 cm de largeur furent préparés à partir de mandibules humaines sèches traitées par résine époxy dans des régions correspondant aux incisives, aux prémolaires et aux...


L'absence d'une zone radioclaire à la périphérie implantaire est souvent considérée comme un critère de succès ; le but de cette étude a été d'évaluer la fiabilité du diagnostic de la présence péri-implantaire de ces zones radioclaires en utilisant un modèle expérimental. Vingt spécimens d'environ 3 cm de largeur furent préparés à partir de mandibules humaines sèches traitées par résine époxy dans des régions correspondant aux incisives, aux prémolaires et aux molaires pour des implants Astra, Tech (diamètre : 3,5 mm et longueur : 10 mm). Après le vissage de chaque implant en étroit contact osseux, des clichés radiographiques standardisés furent effectués à 90° et à 105° (soit des angulations verticales de 0 et 15°), puis les implants furent retirés et les logements osseux furent agrandis en 2 étapes successives par des forets de 3,7 mm et de 3,85 mm, de nouvelles radiographies standardisées étant prises entre chaque étape associées à des espaces de 0,1 mm et de 0,175 mm simulant l'épaisseur du tissu conjonctif ; ce qui correspond à un total de 120 radiographies. Dix observateurs expérimentés en implantologie ont lu au hasard ces clichés et évalué la relation os-implant sur une échelle de 5 divisions, 1 : espace péri-implantaire définitivement absent, 2 : espace probablement absent, 3 : espace incertain, 4 : espace probablement présent, et 5 : espace définitivement présent. La concordance inter-observateurs était faible, la spécificité était remarquablement faible (la distribution des résultats montra une instabilité considérable concernant une éventuelle prise de décision) et la sensitivité quant à elle était modérée. Une différence significative dans la précision diagnostique fut trouvée pour l'espace péri-implantaire de 0,175 mm comparativement à celui de 0,1 mm ; et la fiabilité de diagnostic était la plus importante pour les spécimens présentant un espace péri-implantaire de 0,175 mm. La radiographie paraît donc être une méthode non fiable pour diagnostiquer la présence d'un espace péri-implantaire, bien que cette fiabilité augmente proportionnellement avec la largeur de l'espace ; l'utilisation d'angulations orthogonales strictes ne se concrétisant pas par une amélioration conjointe de la fiabilité du diagnostic.

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