Réactions de l'os à une mise en charge prématurée d'implants à plasma : étude pilote chez le singe - JPIO n° 1 du 01/02/1998
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/1998

 

Revue scientifique internationale

H. Pradère  

Parmi les facteurs influençant l'ostéointégration des implants, le temps de la mise en charge est très important. La plupart des auteurs s'accordent pour préconiser une période de trois à quatre mois sans charge pour favoriser l'ostéo-intégration. Pour certains, cette méthode voulue par Brånemark est « dévoreuse » de temps et inutile d'un point de vue biologique. Des études ont mis en évidence un contact étroit entre l'os minéralisé et des implants mis en charge...


Parmi les facteurs influençant l'ostéointégration des implants, le temps de la mise en charge est très important. La plupart des auteurs s'accordent pour préconiser une période de trois à quatre mois sans charge pour favoriser l'ostéo-intégration. Pour certains, cette méthode voulue par Brånemark est « dévoreuse » de temps et inutile d'un point de vue biologique. Des études ont mis en évidence un contact étroit entre l'os minéralisé et des implants mis en charge précocement. Le but de cette étude est d'observer les phénomènes qui se déroulent sans pouvoir tirer de conclusions car le nombre d'animaux est insuffisant pour une analyse statistique. D'autre part, la cicatrisation d'un mois chez le singe équivaudrait à trois mois et demi chez l'homme.

Les implants utilisés sont des PHI, implants vis de 4 mm de diamètre et de 10 mm de longueur. Le corps est recouvert d'un projetat de plasma de titane, alors que la partie cervicale est en titane lisse. Les animaux sont quatre singes Macaca fascicularis âgés de 7 à 10 ans, deux mâles et deux femelles, à qui on extrait les deux prémolaires et les premières molaires au maxillaire et à la mandibulaire. Quatre mois plus tard vingt-quatre implants sont posés, douze au maxillaire, douze à la mandibule. Au bout de 15 jours, vingt implants, dix au maxillaire, dix à la mandibule sont mis en charge les quatre autres servant de témoins. Huit mois plus tard des blocs sections sont réalisés et l'analyse histomorphométrique est faite.

L'examen au microscope montre de l'os lamellaire de contact de tous les implants. Il n'y a pas de tissu conjonctif, l'os s'adaptant parfaitement au périmètre de l'implant. L'os lamellaire est épaissi autour des spires et la coloration de Von Kossa montre qu'il n'y a pas de tissu ostéoïde. L'analyse morphométrique montre que dans les cas de mise en charge prématurée, il y a apposition osseuse sur 67,2 % de la surface des implants maxillaires et sur 80,71 % de celle des implants mandibulaires contre 65,4 % et 77,1 % pour les implants témoins. Autour des implants mis en charge prématurément, il y a diminution des espaces médullaires et l'os prend un aspect plus compact alors que les lamelles osseuses sont plus minces et les espaces médullaires plus larges pour les implants témoins.

Il semble donc que le succès dans la durée des implants endo-osseux repose sur la stabilité primaire et une très bonne hygiène lors de la phase de cicatrisation. Pour Roberts et coll., si l'implant est immobile dans l'os, le contact direct avec l'os est possible même en cas de mise en charge fonctionnelle.

Il est possible que la qualité de l'ajustage des implants dans cette étude soit à l'origine de la proportion élevée de contact direct os/implant. Les recherches doivent donc se poursuivre.

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