Approche chirurgicale a minima pour greffes osseuses parodontales - JPIO n° 1 du 01/02/1999
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/1999

 

Revue scientifique internationale

H. Pradère  

L'expression « chirurgie a minima » est basée sur l'utilisation de petites incisions et le dénominateur commun est « la capacité à donner à l'œil une acuité beaucoup plus fine et à permettre aux mains de réaliser des opérations micro- et macro-scopiques là où elles ne pourraient être réalisées qu'avec des incisions étendues ». Le but de cet article est de décrire par le détail la technique chirurgicale a minima pour la régénération...


L'expression « chirurgie a minima » est basée sur l'utilisation de petites incisions et le dénominateur commun est « la capacité à donner à l'œil une acuité beaucoup plus fine et à permettre aux mains de réaliser des opérations micro- et macro-scopiques là où elles ne pourraient être réalisées qu'avec des incisions étendues ». Le but de cet article est de décrire par le détail la technique chirurgicale a minima pour la régénération parodontale.

La technique est indiquée pour des lésions osseuses isolées, d'accès suffisamment large pour permettre le passage d'instruments fins. Les lésions interdentaires sont particulièrement bien adaptées en général. Les incisions se font dans le sulcus des 2 dents bordant la lésion sans enlever de collerette de tissu, la lame étant parallèle au grand axe des dents. Elles sont réunies du côté lingual afin de conserver l'intégrité de la papille, ce qui réduit les risques de récession post-opératoire. Le décollement du lambeau se fait de manière douce, sans pliure pour ne pas comprimer la vascularisation. Un blanchiment prolongé ou une couleur foncée peut signer l'arrêt de la vascularisation ; la dissection fine du lambeau avec des ciseaux d'Orban et des curettes fines. A ce stade, le détartreur à ultrasons permet de réaliser le curetage de la racine et de décoller le tissu de granulation. Un instrument mécanique le D'Granulator (Young Dental) termine l'excision du tissu grâce à une fraise couplée à un système de vide. Il broie les restes de tissu de granulation qui sont éliminés par l'aspiration. Un mélange d'os déminéralisé lyophilisé (DFDB) et de chlorhydrate de tétracycline est placé dans le défaut pour combler en excès la lésion afin de maintenir le lambeau en position coronaire et réduire la récession post-chirurgicale. Une membrane en Vicryl® recouvre le comblement. Le lambeau est suturé par des points de matelassier verticaux pour obtenir une fermeture primaire de bonne qualité. Les patients sont mis sous doxycline pendant 10 jours et revus à 1 et 3 semaines post-opératoires. Tous les patients sont ensuite inscrits dans un programme de maintenance tous les 3 mois.

Les résultats concernent 10 patients qui répondaient aux critères de la chirurgie a minima. Les mesures de profondeur de poche, du niveau d'attache et de la mobilité ont été soigneusement enregistrées. Le temps moyen de cicatrisation est de 25,1 mois et varie de 9 à 51 mois. La réduction moyenne de profondeur de sondage est de 4,1 mm et l'augmentation du niveau d'attache est de 4,2 mm. La mobilité a diminué pour toutes les dents. L'absence de récession post-opératoire est intéressante et l'aspect peu invasif est de nature à rassurer les patients qui ont souvent peur de la chirurgie.

Récemment plusieurs auteurs ont signalé que la manipulation douce des tissus mous est importante pour la qualité des résultats, et la chirurgie a minima permet de conserver une bonne vascularisation du lambeau, ce qui est peut-être l'explication de ces résultats.

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