Effet du contrôle de la plaque supragingivale sur la progression de la maladie parodontale avancée - JPIO n° 1 du 01/02/1999
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/1999

 

Revue scientifique internationale

F. Mora  

Il a été montré que le contrôle rigoureux de la plaque supragingivale (personnel et/ou professionnel) interférait : 1) avec la qualité et la quantité de la flore microbienne sous-gingivale ; 2) avec les symptômes cliniques associés à la parodontite chez l'adulte (Suomi et coll., 1991 ; Dahlen et coll., 1992). L'objet de cette étude est d'évaluer les effets du contrôle de la plaque supragingivale sur : a) la flore sous-gingivale ; b) le taux de progression de la perte d'attache...


Il a été montré que le contrôle rigoureux de la plaque supragingivale (personnel et/ou professionnel) interférait : 1) avec la qualité et la quantité de la flore microbienne sous-gingivale ; 2) avec les symptômes cliniques associés à la parodontite chez l'adulte (Suomi et coll., 1991 ; Dahlen et coll., 1992). L'objet de cette étude est d'évaluer les effets du contrôle de la plaque supragingivale sur : a) la flore sous-gingivale ; b) le taux de progression de la perte d'attache dans le modèle de maladie parodontale avancée chez l'adulte. Douze patients ont collaboré à cette étude, avec des enregistrements des paramètres cliniques et microbiologiques répétés après 12, 24 et 36 mois [niveau d'hygiène bucco-dentaire, saignement au sondage (Bop), profondeur au sondage ≥ 6 mm (PSD), niveau d'attache clinique (PAL), prélèvements/techniques de culture (Dahlen et coll., 1992)].

Les patients ont reçu des instructions concernant la maîtrise de l'hygiène (exercices répétés toutes les 2 semaines, pendant les 3 premiers mois de l'étude), un détartrage sous-gingival. L'étude a été menée en « boucle divisée » avec sites tests et contrôles.

Les résultats montrent que la répétition des instructions d'hygiène bucco-dentaire a des effets positifs sur l'ensemble des sites, pendant toute la durée de l'étude, avec des scores de plaque bas. On note, par ailleurs, que le saignement au sondage et la fréquence des poches ≥ 4 mm sont plus élevés dans les sites tests par comparaison aux témoins. Au terme des 3 années d'observation, les quadrants-contrôles présentaient significativement plus de poches dont la profondeur avait diminué (≥ 2 mm) que les quadrants-tests, de même, une perte des niveaux d'attache au sondage ≥ 2 mm est 4 fois supérieure pour les sites tests par rapport aux contrôles. Les observations microbiologiques (Aa, Pg, Pi, C rectus, Capnocytophages) n'apportent aucun résultat cohérent par rapport aux paramètres cliniques enregistrés à l'exception de P. gingivalis dont la concentration est réduite dans les quadrants témoins.

Par conséquent, il semble que le contrôle de la plaque supragingivale ne suffit pas, à lui seul, à prévenir une destruction ultérieure des tissus parodontaux chez des patients atteints de maladie parodontale avancée.

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