Micro-organismes buccaux chez les fumeurs et non-fumeurs dans la gingivite naturelle et la gingivite expérimentale - JPIO n° 1 du 01/02/1999
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/1999

 

Revue scientifique internationale

F. Mora  

Cette étude a pour but principal d'étudier la flore microbienne buccale chez les fumeurs et les non-fumeurs atteints de gingivite établie et d'observer sa composition par rapport à la gingivite expérimentale. Un autre objectif est d'examiner s'il y a une association entre la composition de la flore microbienne et différents niveaux d'inflammation gingivale au cours de cet essai de gingivite expérimentale. 25 étudiants d'une université non dentaire atteints de gingivite ont été...


Cette étude a pour but principal d'étudier la flore microbienne buccale chez les fumeurs et les non-fumeurs atteints de gingivite établie et d'observer sa composition par rapport à la gingivite expérimentale. Un autre objectif est d'examiner s'il y a une association entre la composition de la flore microbienne et différents niveaux d'inflammation gingivale au cours de cet essai de gingivite expérimentale. 25 étudiants d'une université non dentaire atteints de gingivite ont été recrutés, 11 fumeurs et 14 non-fumeurs : après que leur état parodontal ait été jugé sain, ils ont commencé à participer à cette étude de gingivite expérimentale pendant une durée de 14 jours. La plaque et le saignement ont été enregistrés avant l'entrée dans l'étude et aux jours 0, 5 et 14. Des échantillons mircrobiologiques prélevés sur les muqueuses et des échantillons de plaque dentaire ont été analysés pour rechercher la présence d'espèces d'Actinomyces, d'Actinobacillus, Bactéroides forsythus, Campylobacter rectus, Fusobacterium nucleatum, Peptospeptrococcus micros, Porphyromonas gingivalis, Prevotella intermedia et d'espèces de Streptococcus. Les résultats montrent qu'au terme de la période expérimentale, il n'y a pas de différence pour le niveau de formation de la plaque entre les fumeurs et les non-fumeurs, mais les scores du saignement étaient plus bas chez les fumeurs que chez les non-fumeurs (respectivement 15 % et 30 %). Le passage de la gingivite naturelle à la santé gingivale et ensuite le passage de la santé gingivale à la gingivite provoquée expérimentalement s'accompagnaient dans les deux groupes d'altérations quantitatives dans la flore microbienne. Les changements étaient particulièrement marqués au moment où on passait de la santé gingivale à la gingivite expérimentale pour les espèces d'Actinomyces, pour C. rectus, F. nucleatum, et P. intermedia. Au sein du groupe des non-fumeurs, une distinction a été faite entre les sujets ayant une réponse inflammatoire faible ou forte. Il n'a pas été possible d'établir une relation avec une espèce bactérienne particulière, ce qui aurait pu donner une explication plausible des différences entre les niveaux de l'inflammation. En conclusion, les différences dans les réponses à la gingivite expérimentale ne sont pas dues à des différences majeures dans la composition de la flore microbienne parodontale.

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