Temps de cicatrisation réduits avec des impants ITI® à surface sablée et traitée à l'acide : résultats préliminaires - JPIO n° 4 du 01/11/2002
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 4 du 01/11/2002

 

Revue scientifique internationale - Recherche clinique

Implantologie

V Jaumet*   Y Reingewirtz**  

But de l'étude

Les études histomorphométriques ayant montré la précocité et l'importance du contact os-implant grâce au nouveau traitement de surface des implants ITI® par sablage et traitement à l'acide, les auteurs de cette étude ont naturellement cherché une application clinique de ces résultats. Nouvelle brèche dans le strict protocole édicté par l'école suédoise, les auteurs de cette étude ont choisi d'ajouter au non-enfouissement de l'implant un...


But de l'étude

Les études histomorphométriques ayant montré la précocité et l'importance du contact os-implant grâce au nouveau traitement de surface des implants ITI® par sablage et traitement à l'acide, les auteurs de cette étude ont naturellement cherché une application clinique de ces résultats. Nouvelle brèche dans le strict protocole édicté par l'école suédoise, les auteurs de cette étude ont choisi d'ajouter au non-enfouissement de l'implant un temps de cicatrisation réduit : 6 semaines en os de types I à III et 12 semaines en os de type IV.

Matériels et méthodes

Cette étude multicentrique incluant six centres d'investigation repose sur l'observation de 383 implants posés auprès de 133 patients. Les patients sont répartis en trois groupes : réhabilitation postérieure mandibulaire fixe (groupe A), maxillaire fixe (groupe B), et totale fixe ou amovible (groupe C). Les paramètres habituels péri-implantaires (P1, G1) et radiographiques sont enregistrés à 3, 18 et 48 mois après mise en charge. La longueur des implants posés varie de 8 mm (18 % des cas) à 10 mm (38,6 %), 12 mm (39,4 %) et 14 mm (3,7 % des cas).

Résultats

Après mise en charge avancée, les auteurs ont pu faire les constatations suivantes :

- dans 99 % des cas, les implants ont résisté au torque de fixation des piliers ;

- 3 implants ont échoué par absence d'ostéointégration ;

- 3 implants ont tourné lors de la connexion et ont été mis en charge quelques jours plus tard ;

- 6 implants ont présenté des signes de douleur au stade de connexion avec le pilier ; le report de la connexion a permis la disparition des symptômes. Le taux de succès à un an est de 99,4 % (groupe A), 100 % (groupe B) et 98,4 % (groupe C).

Conclusion

L'utilisation d'implants-vis dont la surface est sablée et traitée à l'acide permet, après blocage de la suprastructure à 35 Ncm, d'espérer un taux de réussite à deux ans supérieur à 99 %.

Commentaires

La garde prétorienne ITI est montée au créneau et l'esprit d'équipe ITI trouve dans cette étude multicentrique tout son intérêt : protocole chirurgical parfaitement bien maîtrisé, risque d'erreur lié à l'opérateur improbable. Et dans ce contexte de stricte observance, la seule modification d'un paramètre dans le protocole implantaire, la réduction du temps de cicatrisation, s'est révélée sans conséquence. Faut-il en déduire qu'allonger le temps de cicatrisation est inutile ? Doit-on en conclure que ce temps de cicatrisation, associé à ce type d'implant, permet de façon certaine et reproductible ce nouveau protocole ? La réponse est partiellement exacte. En effet, ce nouvel état de surface autorise sans doute d'étendre l'indication implantaire à des cas plus extrêmes et avec de meilleures chances de succès comme les os de qualité médiocre de type IV, l'utilisation d'implants courts, l'implantation réalisée chez le sujet fumeur, diabétique, voire les deux. Mais il nous semble essentiel d'agiter là une sonnette d'alarme ou de prudence, car à trop tirer sur la corde des indications extrêmes, la biologie et ses contraintes risquent de nous rappeler douloureusement à la réalité. Poser des extensions d'indications, oui, mais à la condition d'une recherche exhaustive de tous les facteurs impliqués dans une réhabilitation, ce qui peut se traduire par une analyse systémique des facteurs favorables et défavorables propres à chaque cas.

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